Exposition : Les femmes de la Commune à l’honneur à la mairie du 20e arrondissement

Visible jusqu’au 27 mai, l’exposition Regards sur la Commune présente une série de portraits de femmes révolutionnaires de 1871 signée par l’artiste Isabelle Abiven, accompagnée par les toiles de Georges Franco et les combinaisons photographiques de Fred Furgol.

Alors que l’on commémore en cette saison la mémoire de la Commune de Paris, les œuvres complémentaires de trois artistes sont exposées jusqu’à la fin du mois dans le salon d’honneur de la mairie du 20e arrondissement. On y retrouve tout d’abord les portraits pleins de vie d’Isabelle Abiven, qui a mené une véritable enquête artistique autour de figures historiques trop souvent méconnues. Son travail au pastel illustrant l’ouvrage Portraits de Communardes, publié aux éditions Dittmar, lui a permis d’apprendre à mieux connaître « ces femmes qui ont ouvert la voie aux luttes suivantes, grâce aussi à Lila Vautel, documentaliste, qui a rédigé leurs biographies, et permis ainsi de mieux révéler leur histoire ».

L’artiste a basé cette série d’une centaine d’œuvres sur des documents d’archives, notamment judiciaires – les femmes présentées ici furent d’ailleurs nombreuses à être condamnées à l’exil après l’insurrection du printemps 1871, en particulier en Nouvelle-Calédonie. Elle a ainsi composé une mosaïque de visages, qui ont en commun la franchise et l’humilité de leurs regards. « Les tonalités sont simples : du rouge, du bleu plutôt clair, du gris et du brun composent la palette. Le cadrage se resserre sur les visages, pour saisir leurs expressions, essayer d’imaginer ce qu’elles pensent. » Membre des associations des Ateliers d’Artistes de Belleville (AAB) et des Artistes de Ménilmontant (ADM), Isabelle Abiven a récemment exposé des portraits de cette série à la galerie des AAB (20e), ainsi qu’à la librairie Publico (11e). Plusieurs inédits sont cependant dévoilés ce mois-ci.

 

Des œuvres évoquant « le souvenir et l’oubli de ces femmes qui se sont battues pour un idéal »

Deux autres artistes membres des ADM partagent l’affiche de cette exposition, dont les dates correspondent aux dernières semaines de la Commune de 1871. Riches en mystère, les œuvres de Georges Franco reflètent sa démarche artistique « sur la notion de disparition, de traces et de transparence ». Avant cette autre série de portraits révolutionnaires où les visages semblent se dessiner au travers d’un nuage de brume, évoquant « le souvenir et l’oubli de ces femmes qui se sont battues pour un idéal », l’artiste a précédemment imaginé des ensembles de toiles autour de « la clandestinité, avec les peintures basées sur les portraits du groupe Manoukian« , ou encore sur le thème « des oiseaux en voie de disparition ».

Les séries de portraits d’Isabelle Abiven et de Georges Franco sont complétées par les œuvres du photographe Fred Furgol, expérimentations artistiques autour de la mémoire et du paysage parisien. Pour réunir ces photomontages, superpositions historiques sur lesquelles on reconnaîtra plusieurs vues emblématiques de l’est de la capitale – le carrefour de Ménilmontant, le faubourg Saint-Martin – « l’artiste a posé son appareil photo dans les rues de Paris face aux mêmes lieux qui ont été photographiés en 1871 par plusieurs pionniers photographes, documents confiés par le musée Paul Éluard de Saint-Denis », manière de « combiner dans une même réalisation le passé et le présent », le noir et blanc des clichés d’époque et la couleur des tirages actuels. Accessible du lundi au samedi, l’exposition Regards sur la Commune est à découvrir jusqu’au 27 mai.

 

Regards sur la Commune
Isabelle Abiven, Georges Franco, et Fred Furgol
Jusqu’au 27 mai
Lundi à vendredi : 8h30-17h (jusqu’à 19h30 le jeudi) – Samedi : 8h30-12h30
Entrée libre

 

 

Mairie du 20e arrondissement
Place Gambetta, 75020 Paris

 

 

– Retrouvez d‘autres expositions à découvrir ce mois-ci dans l’est parisien –

 

 

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Photographies © Paris Lights Up

 

 

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