La billetterie de la tour Saint-Jacques est de nouveau ouverte jusqu’au 12 novembre : l’occasion de découvrir l’histoire passionnante de cette tour-clocher surplombant le cœur de Paris, et de gravir ses 300 marches pour admirer l’un des plus beaux panoramas de la capitale.
Vestige de style gothique flamboyant hérité de l’ancienne église Saint-Jacques de la Boucherie, lieu de culte disparu après la Révolution française, la tour Saint-Jacques a connu de nombreux usages au cours de sa longue histoire – la construction du clocher remonte en effet au premier quart du XVIe siècle. Entre 1824 et 1836, le monument est utilisé en tant que “tour à plomb” par des industriels tirant profit de la hauteur du monument pour manufacturer des billes utilisées pour la chasse. Ensuite rachetée par la ville de Paris, la tour sera considérablement remaniée au fil du XIXe siècle, notamment entre 1854 et 1854, sous la direction de l’architecte Théodore Ballu, dans le cadre des aménagements urbains qui voient notamment le percement de la rue de Rivoli voisine.
À la fois central et méconnu, ce monument est ouvert aux visites depuis seulement dix ans, après un ambitieux programme de rénovation lancé en 2007. Ces dernières sont organisées toutes les heures par groupes de 17 personnes, guidées par un responsable de la société MagmaCultura. Forcément déconseillées aux “personnes souffrant de claustrophobie et de vertige” en raison de l’accès au sommet par un escalier en colimaçon particulièrement étroit (autour de 85 centimètres de largeur), les visites sont par ailleurs limitées aux adultes et aux enfants de 10 ans et plus. Les réservations s’effectuent en ligne.
Un panorama à 54 mètres de hauteur en plein cœur de Paris
Après des étapes devant la statue de Blaise Pascal élevée sous la tour – il y aurait conduit des expérimentations sur la pesanteur – puis dans une salle accueillant des vestiges de gargouilles et autres chimères rescapées des travaux de rénovations de 2007-2013, les visiteurs sont largement récompensés de leurs efforts. L’ascension des 300 marches de l’édifice conduit en effet à une plateforme à balustrade perchée à 54 mètres de hauteur, en plein cœur de Paris : la Seine, l’Hôtel de ville, Notre-Dame, et le Centre Pompidou se dévoilent à ses pieds, tandis qu’apparaissent plus au loin les reliefs des collines parisiennes de Montmartre et Belleville et les monuments incontournables de la capitale, comme la tour Eiffel et le Panthéon.
Le sommet de la tour est couronné par quatre statues ailées représentant les symboles des Évangélistes, œuvres de l’artiste Jean Louis Chenillon commandées par Ballu : l’ange de Matthieu, le lion de Marc, le taureau de Luc, et l’aigle de Jean. Représentation du frère de Jacques, ce dernier est doublé d’une sculpture plus grande encore du saint qui a donné son nom à l’édifice, vêtu en pèlerin. Une vingtaine d’autres personnages bibliques et de saints apparaît sculptée sur la tour. Comme les gargouilles qui ornent le monument, ces statues datent de plusieurs époques distinctes, depuis sa construction jusqu’au XIXe siècle, où un attrait renouvelé pour le Moyen Âge permet aux architectes d’ornementer de nouvelles créatures fantasmagoriques les anciens bâtiments parisiens.
Tour Saint-Jacques
Square de la Tour Saint-Jacques, 75004 Paris
toursaintjacques.fr
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Photographies © Paris Lights Up