Dans la quinzième circonscription de Paris, la candidate socialiste Lamia El Aaraje (56,56%) l’a emporté face à la représentante de la France insoumise Danielle Simonnet (43,44%). En dépit d’une légère hausse par rapport à dimanche dernier, le second tour de cette élection législative partielle a de nouveau été marqué par un faible taux de participation.
Deux conseillères de Paris, élues du 20ème arrondissement, avaient ce dimanche l’occasion de rejoindre l’Assemblée nationale et l’ancien siège de George Pau-Langevin, nommée adjointe auprès de la Défenseure des droits à l’automne dernier. La seule circonscription parisienne remportée par le PS en 2017 restera sous les couleurs socialistes : Lamia El Aaraje, proche de la maire de Paris Anne Hidalgo, a reçu au total 56,56% des suffrages exprimés ce 6 juin. “Le 20ème retrouve une voix à l’Assemblée”, se félicitait la nouvelle députée dans la soirée après le décompte des résultats.
En dépit d’une participation déjà en berne (15,54%), le premier tour de scrutin du 30 mai avait confirmé les spécificités de cette quinzième circonscription de Paris, l’une des plus à gauche de la capitale. Lamia El Aaraje était arrivée en tête avec 25,66% des suffrages, suivie par Danielle Simonnet (20,78%) et deux autres représentants de l’arrondissement au conseil de Paris, François-Marie Didier (LR – 18,52%) et Antoinette Guhl (EELV-G·s – 18,42%). Le candidat communiste Thomas Roger avait par ailleurs réuni 10,57% des voix. En 2017, dans cette même quinzième circonscription de la capitale, George Pau-Langevin avait remporté un duel de second tour similaire avec le candidat insoumis Mehdi Kemoune en rassemblant 60,3% des suffrages.
Ce dimanche soir, Danielle Simonnet mettait d’ailleurs en avant la progression de son mouvement par rapport à 2017, avec un gain proportionnel de 3,5 points. La représentante insoumise au conseil de Paris soulignait également les importants reports de voix s’étant portés sur sa candidature, avec “plus du double des voix du premier tour, malgré l’absence de consignes de votes des forces de ‘gauche'”. Pour rappel, les colistières écologistes avaient dit leur “confiance au libre-arbitre et à la sensibilité” de leurs électrices et électeurs “pour faire leur propre choix au second tour entre les deux candidates de gauche », tandis que les candidats communistes avaient souhaité “respecter leur choix” en les invitant seulement à “participer massivement à ce second tour de scrutin ».
Après une campagne de premier tour prolongée en raison d’un report justifié par la crise sanitaire, mais dans l’ensemble respectueuse, les échanges entre les représentants et militants des formations engagées se sont indéniablement tendus au fil de cette dernière semaine. Alors que les élections régionales arrivent à grands pas, cette législative partielle n’aura guère contribué aux rapprochements que beaucoup espéraient encore il y a peu en Île-de-France entre les listes de Clémentine Autain (FI-PCF), Julien Bayou (EELV-G·s), et Audrey Pulvar (PS). Il reste cependant difficile de tirer des conclusions définitives de ce scrutin partiel : certes en léger progrès par rapport au premier tour, la participation s’est élevée à 16,36% seulement ce dimanche.
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Dans le cadre de cette élection législative partielle des 30 mai et 6 juin, notre rédaction avait interrogé les personnalités candidates dans une série d’entretiens-portraits :
– François-Marie Didier, conseiller de Paris de l’opposition, élu du 20ème, et directeur développement territorial dans une grande entreprise du secteur de l’énergie, candidat avec le soutien des partis LR et Libres.
Suppléante : Dalila Ziane, conseillère d’arrondissement du 20ème.
*En dépit d’une prise de contact initiale, le candidat n’a pas donné suite à nos questions avant le premier tour.
– Lamia El Aaraje, conseillère de Paris de la majorité, élue du 20ème, et docteure en pharmacie, candidate avec le soutien du Parti socialiste, du Parti radical de gauche, de République et Socialisme.
Suppléant : Éric Pliez, maire du 20ème arrondissement.
– Sarah Gardent, agente de Pôle emploi, candidate avec le soutien du Parti ouvrier indépendant démocratique.
Suppléante : Sylvie Surmont, retraitée.
– Antoinette Guhl, conseillère de Paris de la majorité, élue du 20ème, et directrice d’une structure dédiée au recyclage et au réemploi, candidate avec le soutien des partis EELV et Génération·s.
Suppléante : Nathalie Maquoi, conseillère de Paris, professeure en lycée professionnel.
– Danielle Simonnet, conseillère de Paris de l’opposition, élue du 20ème, et psychologue de l’Éducation nationale, candidate avec le soutien de la France insoumise.
Suppléant : Simon Duquerroir, chargé de projets associatifs.
– Thomas Roger, infirmier en service de gériatrie, candidat avec le soutien du Parti communiste.
Suppléante : Charlotte Laurent, universitaire.
Deux autres candidats, dont Farid Ghehiouèche (FLUO – Cannabis sans frontières), se sont déclarés tardivement après les reports de la législative. Les partis de la majorité présidentielle LREM-MoDem ne présentaient pas de candidate ou de candidat dans le cadre de cette élection.
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