Législative partielle dans le 20ème : le scrutin finalement reporté

L’élection législative partielle prévue les 4 et 11 avril dans la quinzième circonscription de Paris sera finalement reportée. Au vu de l’évolution de la situation sanitaire, elle ne devrait pas avoir lieu avant la fin du mois de mai.

Après avoir annoncé leur maintien dans la journée d’hier, l’exécutif a fait volte-face et devrait bientôt officialiser le report des élections législatives prévues début avril à Paris et dans le Pas-de-Calais. Vendredi dernier, à l’occasion d’une “consultation” des candidates et candidats, le ministère de l’intérieur avait suggéré de repousser ce scrutin aux dates des 30 mai et 6 juin – également évoquées pour deux autres législatives partielles, celles-ci dans l’Indre-et-Loire et l’Oise.

Ce revirement gouvernemental semble en tout cas une surprise pour les premiers concernés. Danielle Simonnet, candidate soutenue par la France insoumise dans la quinzième circonscription de Paris, dit avoir “appris par la presse” le report tardif de l’élection. “Même la démocratie, une décision de report, un respect de l’information des candidat·es, ils sont incapables de l’organiser correctement”, jugeait-elle ce soir des changements de cap de l’exécutif.

Dénonçant les “improvisations et confusions liées aux annonces alambiquées du gouvernement”, la candidate (Europe Écologie – Les Verts) Antoinette Guhl et sa suppléante (Génération·s) Nathalie Maquoi demandent aujourd’hui l’organisation de cette législative partielle “en même temps que les élections régionales” des 13 et 20 juin. “Pour plus de clarté, pour arrêter tous ces ordres et contre-ordres successifs”, précisent-elles. Les autres candidats n’avaient pas encore réagi à la décision gouvernementale ce mercredi soir.

Il est en tout cas difficile de nier qu’un report calqué sur le scrutin régional serait de nature à changer la dynamique de cette élection. Avec cette annonce surprise, et après des semaines de mobilisation et de tractage pour les cinq candidates et candidats et leurs soutiens, la campagne a déjà brusquement changé de visage. Les affiches et flyers ont beau être imprimés, c’est une nouvelle phase d’incertitude qui débute pour cette élection dans le 20ème arrondissement. Suite à la nomination de la députée George-Pau Langevin au poste d’adjointe à la Défenseure des droits, en novembre 2020, les contours du scrutin avaient dès le départ été remis en cause en raison de la crise sanitaire.

Il y a encore deux mois, le gouvernement avait basé sa décision de retenir les dates des 4 et 11 avril sur « les données publiées par Santé publique France, notamment le taux d’incidence départemental de l’épidémie de covid-19 sur sept jours glissant pour 100 000 habitants dans les départements du Pas-de-Calais et de Paris ». Les deux territoires, et plus largement les régions Hauts-de-France et Île-de-France, font aujourd’hui l’objet de “mesures de freinage” renforcées. Alors que de nombreux médecins franciliens sonnent l’alarme quant à la progression locale du virus, seuls 2,7% des habitants de la région avaient reçu deux doses de vaccin au 22 mars (3,7% en moyenne en France).

La 15ème circonscription de la capitale regroupe une grande partie des portes du 20ème, les hauteurs de Belleville et Ménilmontant, et les quartiers de Saint-Fargeau, Saint-Blaise, et Charonne (voir carte). Elle est particulièrement ancrée à gauche : George Pau-Langevin fut la seule candidate socialiste à l’emporter à Paris lors des législatives de 2017, qui virent la nouvelle majorité présidentielle s’imposer dans douze des dix-huit circonscriptions parisiennes.

Quatre candidats dépassèrent alors 10% des voix : la candidate socialiste arrivée en tête avec 24,13% des suffrages, suivie par le représentant de la France Insoumise Mehdi Kemoune (18,66%), le candidat Divers droite Philippe Aragon (16,73%), et l’écologiste Antoinette Guhl (10,87%). Au second tour, George Pau-Langevin avait remporté son duel avec le candidat insoumis en rassemblant 60,29% des suffrages.

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À l’approche de cette élection législative partielle, notre rédaction interroge toutes les personnalités candidates dans une série d’entretiens-portraits :

François-Marie Didier (à droite en photographie d’illustration), conseiller de Paris de l’opposition, élu du 20ème, et directeur développement territorial dans une grande entreprise du secteur de l’énergie, candidat avec le soutien des partis LR et Libres.

Lamia El Aaraje (à droite en photographie d’illustration), conseillère de Paris de la majorité, élue du 20ème, et docteure en pharmacie, candidate avec le soutien du Parti socialiste.

Antoinette Guhl (au centre en photographie d’illustration), conseillère de Paris de la majorité, élue du 20ème, et directrice d’une structure dédiée au recyclage et au réemploi, candidate avec le soutien des partis EELV et Génération·s.

Danielle Simonnet (à gauche en photographie d’illustration), conseillère de Paris de l’opposition, élue du 20ème, et psychologue de l’Éducation nationale, candidate avec le soutien de la France insoumise.

Thomas Roger (à gauche en photographie d’illustration), infirmier de profession, candidat avec le soutien du Parti communiste.

Les partis de la majorité présidentielle LREM-Modem ne présentent pas de candidate ou de candidat dans le cadre de cette élection législative partielle.

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Crédits : Campagnes des différents candidats
Antoinette Guhl © Margot L’Hermite

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