Un rassemblement était organisé sur la place de la République ce mercredi 23 mars à l’appel du Collectif des Associations Unies. Objectif de cette mobilisation : demander que “le prochain quinquennat soit celui des résultats” pour l’accès au logement et l’hébergement.
Avec “plus de 300 000 personnes sans-abri en France en 2022”, le collectif demande à l’État des moyens enfin à la hauteur pour venir en aide à cette population, en proposant de nouveaux hébergements mais également en utilisant les nombreux locaux vides à disposition. Une quarantaine d’organisations et associations étaient présentes à ce rassemblement du collectif, parmi lesquelles le Secours Catholique, Médecins du Monde, Droit Au Logement, Les Morts de la Rue, la fondation Abbé Pierre, La Ligue des Droits de l’Homme, La Cloche, ainsi que la Croix-Rouge française.
Le collectif Les Morts de la Rue a notamment pris la parole, dénonçant une espérance de vie de 30 ans en dessous de la moyenne nationale pour celles et ceux qui vivent dans la rue. À cela s’ajoutent “les blessés de la rue, qui peinent à se faire soigner”. Le 15 mars dernier, des centaines de personnes ont défilé de la place de la bataille de Stalingrad au parc des Buttes-Chaumont en mémoire des 623 personnes disparues à la rue l’an dernier dont le collectif avait pu avoir connaissance, et rappeler que “chacun était quelqu’un”.
D’après la Fédération des Acteurs de la Solidarité, la crise du covid-19 a montré que des solutions d’hébergement d’urgence étaient “possibles, mais ne sont pas appliquées hors crise. Chaque jour de nombreuses familles appellent le 115 et ne sont pas accueillies, ou mal accueillies. Les hébergements disponibles sont de moins en moins nombreux, et à quelques jours de la fin de la trêve d’hiver, la demande de logements va encore augmenter”. Une autre question est soulevée : “comment concilier l’accueil des réfugiés ukrainiens avec le peu de places d’accueil disponibles ?”
Les collectifs présents dénoncent un “manque d’intérêt” de la part des décisionnaires politiques, certains ayant même le sentiment d’être “utilisés par les candidats” en cette période électorale. D’après les différentes associations, les programmes doivent “prendre en compte les problèmes d’accès au logement et de précarité, en donnant des chiffres clairs d’investissements futurs dans ces domaines”. Des ambitions qui sont loin d’être partagées par certaines et certains prétendants à la fonction présidentielle.
Les responsables associatifs et humanitaires demandent aussi une “marche arrière” au sujet de la baisse des Aides personnalisées au logement (APL), rappelant leur importance pour les plus précaires. Les membres du Collectif des Associations Unies se sont enfin inquiétés des récentes propositions d’Emmanuel Macron relatives aux conditions d’accès au Revenue de solidarité active (RSA), ainsi qu’à la mise en place envisagée d’un “fichier des mauvais payeurs”.