Grève de la RATP ce vendredi 25 mars pour les salaires et contre l’ouverture à la concurrence

Les syndicats de la RATP appellent à une “journée d’action unitaire” ce vendredi 25 mars. Une mobilisation qui devrait être assez suivie, et concernera surtout les tramways et les bus. Le mouvement s’inscrit dans la continuité de la grève du 18 février dernier, et vise notamment à dénoncer les conséquences de la fin du monopole des transports parisiens et de l’ouverture à la concurrence.

Contrairement à la grève du 18 février qui fut massivement suivie, avec un trafic totalement interrompu sur la moitié des lignes de métro, ce dernier et le RER fonctionneront presque normalement ce vendredi, avec de “légères perturbations” à prévoir sur les lignes 2, 5, 8, 9 et 13. Le réseau de bus sera bien plus impacté, avec 30% des lignes interrompues et d’importantes perturbations sur les lignes restées ouvertes. Le réseau de tramway sera également touché, avec 1 tramway sur 2 ou 3, et des interruptions de service en dehors des heures de pointe. 

Les travailleuses et travailleurs grévistes s’opposeront aux nouvelles mesures d’ouverture à la concurrence qui vont toucher l’ensemble du réseau de transport parisien, à commencer par les bus à partir du 1er janvier 2025 puis les tramways en 2029 – l’une des principales causes de la forte mobilisation des équipes des “réseaux de surface”. La fin du monopole de la RATP entraînera “une refonte de l’organisation du travail pour s’aligner sur le “contrat social territorialisé” (CST) qui fixe les détails des futures conditions de travail et de transfert des agents de la Régie. L’objectif de la direction est de réaliser dès maintenant des gains de productivité pour se préparer à la concurrence”, dénonce la CGT-RATP.

Plus largement engagée pour une hausse des salaires et le maintien des protections prévues par les contrats en vigueur au sein des équipes de la régie, l’intersyndicale se dit “prête à un conflit très dur sur ce sujet”. D’après le secrétaire général de la CGT-RATP, Bertrand Hammache, “la forme que doit prendre le mouvement et la question d’une grève illimitée sera discutée dans les prochaines semaines avec les salariés, et non pas décrétée par les organisations syndicales au préalable”.

Selon Jean Agulhon, directeur des ressources humaines de la RATP, les négociations entre les représentants de la régie et des syndicats devraient se terminer “courant avril”. Elles porteront notamment sur l’organisation du travail et les modes de contractualisation consécutifs à l’ouverture à la concurrence. Dans le cas des bus, cette “libéralisation” se rapproche déjà à grands pas : d’après les informations du Monde, l’autorité régionale Île-de-France Mobilités “a découpé en douze lots l’ensemble des lignes RATP et le processus d’appel d’offres vient d’être enclenché pour quatre lots représentant 96 lignes, 300 millions d’euros d’activité et huit dépôts” – ceux d’Asnières, Aubervilliers, Le Mesnil-Amelot, Neuilly-Plaisance, Pleyel, Saint-Denis, Saint-Maur, et Villiers-le-Bel.

 

LJB

 

 

Photographie d’illustration : Station de métro Crimée, Paris 19e.
© Paris Lights Up

 

 

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