Au pied du parc de Belleville, les grilles de la résidence du Pressoir accueilleront à partir de ce vendredi 25 juin plusieurs dizaines de photographies de Magali Delporte, Pierre Durand, Vincent Fillon, et Romain Jouin. Leurs séries témoignent “des élans collectifs qui ont émergé” au rythme des périodes de confinement, “des moments de partage entre voisines et voisins qui quelque temps auparavant se connaissaient à peine”.
– Les expositions à voir ce mois-ci dans l’est parisien –
Programmée jusqu’au 25 septembre prochain, l’exposition collective “Il était une fois un confinement” raconte comment ce quartier du 20ème arrondissement, et celles et ceux qui le font vivre, ont traversé ces derniers mois de crise sanitaire. Entre doutes et difficultés, ce quotidien mis en pause a aussi pu être synonyme d’un certain renouveau, d’un esprit d’entraide et de voisinage retrouvé, d’une prise de conscience sur la valeur du calme ou des petites joies du quotidien. À l’ombre des grands ensembles des années 1960 et 1970 qui surplombent le boulevard de Belleville – la résidence du Pressoir et ses 504 logements furent achevés en 1965 – nombre de Parisiennes et de Parisiens ont ainsi découvert “un nouveau mode de vie, plus local, plus solidaire et plus communautaire”.
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Ce sont ces multiples rapprochements qu’ont souhaité illustrer les quatre photographes rassemblés à l’initiative de l’Association des Résident.e.s du Pressoir, la crise se révélant une occasion inattendue de “pencher soudainement son regard sur son environnement quotidien, ce paysage accessible immédiatement sous ses fenêtres mais quelque peu négligé par force de l’habitude”. La photographe de presse Magali Delporte, “auto-assignée en résidence artistique”, a tout d’abord souhaité rendre hommage aux travailleuses et travailleurs qui ont rappelé leur rôle essentiel et “poursuivi leur activité malgré les risques encourus” au cours de la crise sanitaire. “Sensible à son impact sur les enfants”, elle a également réalisé une série de portraits au fil desquels le masque retrouve son origine ludique, accompagné de costumes colorés : “The mask project”.
On retrouvera également la touchante série “(dans la cour)” du photographe Vincent Fillon, véritable mosaïque de parcours et de tranches de vies recueillis auprès de ses voisines et voisins de la résidence. “Le confinement a été l’occasion pour moi d’oser photographier l’humain”, explique ce spécialiste de l’architecture. Accompagnés d’une cinquantaine d’entretiens et d’échanges avec leurs sujets, ses portraits sont aussi “un hommage à un urbanisme souvent décrié mais offrant des espaces de respiration précieux, particulièrement nécessaires en ces temps de confinement”. La grande cour de la copropriété, redevenue “lieu de vie”, est au cœur de cette série, témoignant “ce temps suspendu propice au partage et à la rencontre”.
L’exposition rassemblera également Pierre Durand et Romain Jouin, deux voisins qui ont eux aussi “ressenti la nécessité de saisir ces instants de poésie urbaine inédite”. Concerts improvisés, cours de sport en plein air, interventions théâtrales : leurs photographies démontrent la créativité de toutes celles et tous ceux qui, “usant de trésors d’imagination, ont su donner de leur temps pour animer le quotidien des quelques 1 500 habitantes et habitants de la Résidence du Pressoir”. Les séries des quatre photographes seront visibles sur les grilles de la rue du Pressoir, de la rue des Maronites, de la rue Julien Lacroix, et de la rue des Couronnes (voir carte). Le vernissage de l’exposition est prévu ce vendredi 25 juin à 18h face au 37 bis rue des Maronites.
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“Il était une fois un confinement”
Du 25 juin au 25 septembre – En plein air – Entrée libre
Résidence du Pressoir
Rue du Pressoir, rue des Maronites, rue Julien Lacroix et rue des Couronnes, 75020 Paris
Événement FB
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Photographies d’illustration issues de la série “(dans la cour)”, présentée dans le cadre de l’exposition “Il était une fois un confinement” © Vincent Fillon
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5 thoughts on “L’exposition en plein air “Il était une fois un confinement” réunit quatre photographes de Belleville-Ménilmontant”