Ménilmontant : Le voisinage se mobilise pour la librairie-papeterie La Maronite, menacée de fermeture

À deux pas de la place Maurice Chevalier et du parc de Belleville (20e arrondissement), des riveraines et riverains se mobilisent pour venir en aide au propriétaire de La Maronite. En raison d’une activité en baisse, l’un des derniers points de vente de livres et journaux du quartier pourrait disparaître.

Perchée sur un petit parvis planté d’arbres bordant la rue des Maronites, la librairie-papeterie du même nom est un adresse appréciée du voisinage, au carrefour des grandes résidences des années 1960 et 1970 qui la surplombent, notamment Le Nouveau Belleville et la Résidence du Pressoir. C’est d’ailleurs l’association locale des résidents qui a lancé l’appel solidaire pour soutenir Joseph Guichard, le propriétaire du local, confronté à une fréquentation en baisse depuis les débuts de la crise sanitaire.

“La librairie papeterie des Maronites, la seule de notre quartier, est en difficulté. Elle est de moins en moins fréquentée et va fermer si rien n’est fait”, expliquent les membres de l’association des résidentes et résidents du Pressoir. “Pour sauver un commerce qui fait vivre notre quartier et le lien social”, le collectif recherche aujourd’hui des personnes ayant “des compétences pour accompagner une entreprise en difficulté et l’aiguiller vers les solutions possibles (aides publiques, évolution de son activité)”, mais aussi dans “l’aménagement de boutiques, pour l’aider à mieux mettre en valeur sa librairie et ses produits”, ou des volontaires désirant “suggérer des idées et donner un coup de main pour organiser des événements”.

Les personnes qui souhaiteraient ainsi apporter leur aide peuvent contacter l’association à l’adresse asso@residencepressoir.fr, en indiquant “La Maronite” en objet du courriel. Son équipe rappelle enfin que “chacun d’entre nous peut par ailleurs se mobiliser à son niveau en allant faire ses achats chez monsieur Guichard : journaux, papeterie, livres, jeux pour enfants… Les fournitures scolaires n’y sont pas plus chères qu’en supermarché”.

D’après les informations de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), les librairies, mais aussi et surtout les points de vente de journaux, figurent parmi les commerces dont le nombre d’adresses a le plus diminué dans la capitale ces dernières années. “Il y a vingt ans, l’achat de presse à Paris se faisait habituellement auprès de son marchand de journaux ou à un kiosque de quartier. Ces lieux de vente étaient déjà concurrencés par les abonnements, puis par la distribution de journaux gratuits. Avec l’arrivée d’internet, de plus en plus de parisiens se sont mis à consulter les nouvelles via leurs téléphones mobiles”, précise l’Apur dans une étude d’avril 2021.

 

 

“Du fait de cette compétition inégale, de très nombreux marchands de journaux ont dû fermer. En 2020, il n’en reste plus que 116”, contre 557 en 2000, détaille le dernier inventaire des commerces de la capitale en date, qui évoque également la vente de journaux dans les kiosques dédiés. “Apparus sous l’impulsion du baron Haussmann en 1857, ils ont, quant à eux, mieux résisté. On en dénombre 364 en 2020, alors qu’il y en avait un peu plus de 400 en 2000.”

Entre 2017 et 2020, le nombre de points de vente de journaux et de kiosques confondus a connu une baisse de -15%, avec 117 disparitions de commerces en trois ans, dont sept dans le 20e arrondissement. La cartographie de l’Apur confirme en effet que la Maronite demeure le dernier point de vente dédié entre le boulevard de Belleville et la rue des Pyrénées. Malgré les grandes difficultés du secteur de la presse écrite et de ses distributeurs, ces adresses demeurent des points de rencontre importants pour la vie de leurs quartiers respectifs. Le média Actu Paris a récemment illustré cette question à travers un portrait décrivant la petite boutique à journaux de M’Hamed Azzouz, autre figure locale, qualifié de “mémoire de Belleville”.

 

 

Librairie La Maronite
35 Rue des Maronites, 75020 Paris

 

 

Photographie © Paris Lights Up

 

 

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