À la fois journaliste, écrivain, et penseur politique, Jules Vallès naît le 11 juin 1832 au Puy-en-Velay. Après une vie de révoltes, l’ancien élu de la Commune de Paris trouve sa dernière demeure au cimetière du Père Lachaise (20e arrondissement).
Opposant à l’Empire dès ses jeunes années, Jules Vallès fréquente les cercles républicains et révolutionnaires après son arrivée dans la capitale dans les années 1850. S’il change plusieurs fois de logements au fil de ses expériences et de ses séjours parisiens, il vivra un temps au cœur de Belleville, tout proche des cabarets et salles de réunions publiques du quartier, où il monte parfois à la tribune. Après avoir lancé l’hebdomadaire La Rue en 1867, c’est son journal Le Cri du Peuple, fondé quatre ans plus tard, qui deviendra l’un des plus lus durant la Commune de 1871, dont il fut l’un des élus emblématiques. Il appartient à la “minorité” du conseil communaliste, qui rejette la constitution d’un Comité de salut public dans les dernières semaines de l’insurrection.
“Nous voulons, comme la majorité, l’accomplissement de la rénovation politique et sociale; mais, contrairement à sa pensée, nous revendiquons, au nom des suffrages que nous représentons, le droit de répondre seuls de nos actes devant nos électeurs, sans nous abriter derrière une suprême dictature que notre mandat ne nous permet pas de reconnaître”, signent douze membres de cette “minorité”, dont Jules Vallès et Gustave Courbet, dans une déclaration datée du 15 mai. Suite à la terrible répression de la révolution du printemps 1871 par les troupes versaillaises d’Adolphe Thiers au cours de la Semaine sanglante, Vallès est contraint à l’exil à Londres jusqu’à l’amnistie de 1880. Il retourne ensuite dans la capitale pour reprendre la publication de son journal et publier ses écrits les plus célèbres.
Après sa mort à Paris, le 14 février 1885, des dizaines de milliers de Parisiennes et de Parisiens accompagnent le cortège funèbre du révolutionnaire jusqu’au Père Lachaise. Sa dernière demeure, surmontée d’un buste orné d’une plume réalisé par le sculpteur Jean Carlus (également auteur du Monument à Buffon au jardin des Plantes), est située au nord-ouest du cimetière. Peu visible depuis les allées, elle se trouve au nord du triangle de la 66e division, proche de l’avenue des Peupliers. Caractérisé par son indépendance d’esprit, cheminant entre les différents courants révolutionnaires de l’époque, Vallès demeure l’une des grandes figures associées à la Commune de Paris, sujet central du dernier tome de sa trilogie de Jacques Vingtras : L’Enfant, Le Bachelier, et L’Insurgé. Ce troisième ouvrage débute par ces lignes :
« Aux morts de 1871.
À tous ceux qui, victimes de l’injustice sociale, prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent, sous le drapeau de la Commune, la grande fédération des douleurs, je dédie ce livre. »
Tombe de Jules Vallès
Cimetière du Père Lachaise – 66e division
75020 Paris
Nos derniers articles autour de la Commune :
• Mémoires de la Commune de 1871 dans l’est parisien
• Les plus belles chansons de la Commune de Paris
• Commémorations de la Commune de Paris : La montée au Mur des Fédérés 2023 aura lieu samedi 3 juin
• Nathalie Le Mel, porte-parole des ouvrières parisiennes devenue figure de la Commune
Cet article vous a été utile ? N’hésitez pas à lire notre appel à solidarité et à nous soutenir pour permettre à Paris Lights Up de rester accessible au plus grand nombre !
Photographies © Paris Lights Up