Après deux mois et demi de campement à Bastille, “c’est gagné” pour les 152 familles soutenues par l’association Droit au Logement

Le “camp des DALO” de la place de la Bastille a été levé ce samedi : Droit au Logement dit avoir obtenu “un engagement de relogement” pour les familles prioritaires, ainsi que des solutions d’hébergement temporaires pour d’autres personnes actuellement sans-abri.

Comme nous l’évoquions le mois dernier, des dizaines familles se sont relayées sur place autour de l’association depuis le 1er mars dernier, “jour et nuit, dans le froid, sous la neige ou la pluie”, pour demander “le respect de leur droit et de la loi”. Les occupantes et les occupants ont ainsi pu échanger avec les passants, les invitant à signer la pétition de soutien à ces nombreux ménages “sans-logis, menacés d’expulsion sans relogement depuis le 1er avril [et la fin de la trêve hivernale], ou très mal logés”.

Droit au Logement rappelle qu’au-delà des difficultés météorologiques, avec plusieurs épisodes de grand froid et même de neige, cette lutte a été marquée par “trois interdictions de manifester du préfet de police, annulées par la justice, deux interpellations musclées, et un gazage”. La violence déployée contre le porte-parole de l’association Jean-Baptiste Eyraud au cours de son interpellation policière, lors de la manifestation du 13 avril dernier, avait reçu un important écho médiatique et politique.

 

 

Soutenue par des associations, des collectifs, et plusieurs personnalités, comme les actrices Josiane Balasko et Marina Vlady, le chanteur Sanseverino, et l’acteur Pierre Richard, la pétition de DAL appellait la ministre du logement Emmanuelle Wargon à “donner instruction aux préfets des départements d’Île-de-France de reloger ces familles courageuses, et de mettre en œuvre pleinement la loi DALO et les droits des mal-logés et des sans-logis”. La France compte aujourd’hui près de 4 millions de personnes mal logées, et 300 000 femmes, hommes, et enfants privés de domicile fixe.

Dans leur appel à se réunir pour une “fête de démontage” du campement samedi 14 avril, les équipes de Droit au Logement ont salué “le courage et la détermination” des familles mal-logées, “des sans-logis en lutte, et des militantes et militants qui les ont accompagnés”, et remercié “tout ceux et celles qui ont apporté leur soutien et leurs encouragements”. Reprenant son slogan, “Un toit c’est un droit”, l’association a renouvelé son souhait de voir s’unir “les locataires, les mal-logés, et les sans-logis pour le droit au logement décent, abordable, stable, et durable”.

“Ces familles ont en général un emploi de première ligne, et connaissent des conditions de travail éprouvantes, aggravées par leurs conditions de logement dégradées ou de non logement. Des retraitées et beaucoup de mères de famille, épuisées par ces conditions de vie, participent au mouvement”, précisaient les équipes de l’association le mois dernier. “Depuis 40 ans en France, la question brûlante du logement des classes populaires et laborieuses, souvent immigrées, est négligée. Or le logement vient au second rang des besoins primaires de l’être humain, après l’alimentation.”

 

 

Photographie © Paris Lights Up

 

 

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