“La marche des personnes trans et intersexes et de celles qui les soutiennent” a réuni entre 1 000 et 2 000 participantes et participants ce samedi 14 mai, défilant depuis la place de l’Opéra jusqu’à Châtelet.
Après deux ans d’absence justifiés par la crise sanitaire, la marche ExisTransInter a fait son retour ce samedi dans les rues de la capitale. Jusqu’à présent organisée au mois d’octobre, cette grande manifestation pour les droits des personnes trans et intersexes se tiendra désormais chaque année au mois de mai, à la veille de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie, et la biphobie du 17 mai, et des nombreux événements prévus à Paris pour le “mois des fiertés”.
La première marche ExisTransInter parisienne a eu lieu en 1997 grâce à l’action d’un collectif inter-associatif constitué d’Act-Up, de l’Association du syndrome de Benjamin, du Groupe Activiste Trans, de Sans contrefaçon, Mutatis Mutantis, Trans Act, et de l’Organisation Internationale des Intersexué·e·s. D’autres associations, comme Acceptess-T, le FLIRT, ou Les Dégommeuses, ont également rejoint le cortège. Des militantes et militants de plusieurs formations politiques sont aussi venus renforcer ses rangs, notamment le Nouveau Parti anticapitaliste et l’Union communiste libertaire.
Les luttes portées par ExisTransInter étaient plus que jamais d’actualité en ce samedi, au lendemain du suicide d’un élève trans de 15 ans dans son lycée du Mans (Sarthe). Il y a quelques mois, l’association Acceptess-T, fondée par Giovanna Rincon, dénonçait déjà le “lourd poids de la transphobie du quotidien et institutionnelle” dans la surmortalité des personnes concernées, après un drame similaire, avec la disparition de Sasha à l’âge de 22 ans. Plusieurs femmes trans, en particulier des travailleuses du sexe, ont par ailleurs été assassinées ces dernières années en France : Ivana, 31 ans, l’an dernier, Jessyca Sarmiento, 39 ans, en 2020, ou Vanesa Campos, 36 ans, en 2018.
Au fil d’un cortège particulièrement fourni pour cette première édition printanière, manifestantes et manifestants ont rappelé leurs revendications autour du mot d’ordre “On vise l’autonomie, pas la survie” : levée des restrictions et limites juridiques et médicales concernant les changements liés à l’état civil, “fin des mutilations ciblant les personnes intersexes”, solidarité avec les personnes incarcérées, migrantes, ou sans papiers… La marche ExisTransInter “dénonce la transphobie, la transmisogynie, et l’intersexophobie en tant qu’oppressions systémiques et institutionnelles”, a rappelé l’équipe organisatrice de l’événement.
Photographies : La marche ExisTransInter du samedi 14 octobre 2022.
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