Sur le M.U.R. Bastille (11e), l’artiste Nadège Dauvergne célèbre la biodiversité et la nature en ville

Pour sa quatrième “carte blanche”, l’équipe du M.U.R. Bastille invite la street artist Nadège Dauvergne jusqu’au 30 juin prochain. Inaugurée ce dimanche, sa nouvelle fresque évoque “la présence des animaux sauvages en ville”.

En représentant deux écureuils roux escaladant cette façade de la rue de la Roquette (11e arrondissement), Nadège Dauvergne s’inscrit dans la continuité d’une série réalisée à partir de 2019, Exodus : Ils arrivent…, qui avait alors fait l’objet d’une exposition au Cabinet d’amateur. À quelques mois du regain de biodiversité associé au premier confinement, ce travail quasi prémonitoire faisait écho à “la présence de la faune sauvage dans les milieux urbains, un phénomène qui s’accroît en Europe et dans le monde. La politique des villes toujours plus “verte” est une aubaine pour ces animaux qui, trouvant nourriture et protection, s’y installent”.

Avec ses poétiques portraits d’animaux semblant faire irruption sur les trottoirs de nos villes, l’artiste appelait à “un changement de regard” alors que “la friche devient luxuriance, le liseron corne d’abondance”. Un questionnement sur la place de la faune dans nos sociétés toujours plus urbanisées, et l’espoir d’une meilleure cohabitation avec les animaux liminaires dans les villes, qui pourraient devenir de nouveaux laboratoires de biodiversité. Bien que d’un naturel discret, l’écureuil roux peut être aperçu dans plusieurs espaces verts et parcs parisiens.

 

 

Dévoilée ce dimanche, la fresque Exodus est la quatrième résidence artistique du M.U.R. Bastille depuis son inauguration en février 2021. Elle sera visible jusqu’au 30 juin, avant une nouvelle édition estivale. “Chaque trimestre, une carte blanche sera donnée à une ou un artiste pour réaliser une œuvre, éveillant la sensibilité du citadin et réactivant son imaginaire”, indiquait l’équipe du M.U.R. Bastille lors de l’apparition de sa première œuvre éphémère. On doit cette initiative à un couple du quartier, Pascale et Raphy Cohen, accompagnés dans cette nouvelle démarche par l’historien de l’art Cyrille Gouyette, auteur d’expositions et d’ouvrages sur les relations entre art classique et urbain.

Le mur est situé au-dessus de Bastille Optic, la boutique de Pascale, ouverte il y a 34 ans au 38 de la rue de la Roquette. Impliquée dans la vie du quartier, cette opticienne a fondé en 2010 l’association de professionnels et de commerçants locaux Carré Bastille, puis le festival Bastille – Quartier Libre, destiné à “promouvoir le savoir-faire des artisans, créateurs, artistes et commerçants de proximité”. Les œuvres des artistes exposés sont reproduites en lithographies, imprimées en cinquante exemplaires numérotés et signés. Ces reproductions sont réalisées dans l’atelier d’art de Michael Woolworth, situé dans le passage du Cheval Blanc, à l’entrée de la rue de la Roquette. Il est par ailleurs possible d’en faire l’acquisition dans la boutique de Pascale Cohen.

Cette surface d’expression artistique rappelle d’autres initiatives similaires à travers le 11e arrondissement, dont certains quartiers – le Bas-Belleville, Oberkampf, Bastille – comptent parmi les hauts lieux du street art dans la capitale. Les habitantes et habitants de l’est parisien connaissent bien le M.U.R. Oberkampf (Modulable, Urbain, Réactif) où se relaient une ou un nouvel artiste toutes les trois semaines environ. Leurs œuvres colorent ainsi tour à tour l’une des façades de “la place Verte”, au croisement de la rue Oberkampf et de la rue Saint-Maur. À deux pas de là, citons également le Mur des 3 Couronnes : ornant la façade d’une “friche urbaine” au numéro 11 de la rue éponyme, les œuvres de ses artistes sont dédiées aux thèmes “de l’entraide, de l’environnement, et du mal logement”.

 

 

Le lieu :

Le Mur Bastille
38 rue de la Roquette, 75011 Paris
lemurbastille@gmail.com

 

L’artiste :

Nadège Dauvergne
Site : nadege-dauvergne.e-monsite.com
Blog : ndauvergne.blogspot.com
Instagram : instagram.com/nadegedauvergne

 

 

Photographie d’illustration © Paris Lights Up

 

 

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