Manifestation antifasciste à République contre le meeting nationaliste du Trocadéro

Ce dimanche 27 mars, alors que le candidat pétaino-maurrassien à l’élection présidentielle tenait un meeting de campagne au Trocadéro, plusieurs groupes antifascistes parisiens ont organisé un contre rassemblement sur la place de la République.

La manifestation antifa a réuni une centaine de personnes, ce dimanche matin à partir de 11h. L’action était organisée par différentes associations et collectifs, dont la Fédération syndicale étudiante (FSE), Solidaire Étudiant·e·s, l’UNEF Paris 1, Paris Queer Antifa, Young Struggle Paris, le Collectif Antifasciste Étudiant, ainsi que plusieurs associations antifascistes liées aux universités parisiennes.

« Paris reste loin des idées fascistes », ont rappelé les porte-paroles du syndicat Solidaires Étudiant·e·s, demandant aux côtés de la FSE à ce que « les antifas se réunissent en organisations de lutte ». Manifestantes et manifestants ont notamment appelé à un regain de solidarité au sein de la jeunesse, ainsi qu’entre les différents mouvements antifascistes, scandant le slogan « tous les jeunes sont antifas ». Les syndicats étudiants ont jugé nécessaire l’émergence de nouvelles formes d’organisation « dans les facs et les lieux de vie, essentielles pour la lutte contre le fascisme ».

Les organisations présentes voient en particulier dans la candidature Zemmour « une dangereuse menace pour la démocratie », dénonçant le « chaos total » dont il est le représentant, encourageant les groupuscules d’extrême droite à attaquer violemment les mouvements opposés à leur idéologie nationaliste. La FSE a évoqué les multiples condamnations du candidat pétainiste pour « provocation à la haine et à la violence » et « injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur origine », jugeant ces dernières « indignes d’un candidat à la présidence ».

La dernière ligne droite de la campagne présidentielle s’est accompagnée d’une multiplication des attaques fascistes, à commencer par le lâche assassinat du rugbyman argentin Federico Martín Aramburú commis le 19 mars dernier par un groupe de suspects comprenant Loïk Le Priol, ex-militaire et membre du GUD, organisation d’extrême droite connue pour ses actions violentes. D’après les informations disponibles, le sportif de 42 ans a été tué de quatre balles dans le dos. Son meurtrier présumé avait immédiatement pris la fuite, avant d’être arrêté en Hongrie quelques jours plus tard.

Samedi 26 mars, de jeunes militants écologistes ont également indiqué avoir été « victimes d’une agression à la ceinture et au poing américain par des militants d’extrême droite à Paris », aux abords de l’île de la Cité. Comme les antifascistes, les « Jeunes & Jadot » considèrent dans un communiqué que « cette attaque violente est la plus claire illustration des conséquences de la montée des paroles de haine encouragées par l’extrême droite et les candidatures Zemmour et Le Pen ».

Moins récemment, en juin 2020, des militants fascistes des Zouaves Paris s’étaient par ailleurs illustrés en attaquant en plein jour, « armés de manches de pioche », les clientes et clients du Saint-Sauveur, emblématique bar antifa du quartier populaire de Ménilmontant (20e). L’agression avait eu lieu à la veille des commémorations des sept ans de la mort de Clément Méric, militant de gauche assassiné par l’extrême droite à Paris à l’âge de 18 ans. En janvier dernier, le meneur des Zouaves a été condamné à un an de prison ferme pour cette attaque contre l’établissement de la rue des Panoyaux.

Les collectifs antifascistes présents ce samedi appellent à une nouvelle manifestation contre « l’extrême droite et ses idées » le 3 avril prochain, à partir de 14h, depuis la place de la Nation. Cet appel des organisations antifas parisiennes, dont la Jeune Garde Paris et Paris Queer Antifa, est soutenu par des antennes syndicales, liées notamment à la CGT, Solidaires, et à la FSE, par des collectifs et associations comme le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Droit au Logement, et Nous Toutes, et par plusieurs formations politiques de gauche, comme la France insoumise, le Nouveau Parti anticapitaliste, et le Parti communiste.

 

 

Texte & Photographie © LJB

 

 

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