Les salles indépendantes historiques de l’est parisien pour voir le cinéma autrement

Créée en 1992 afin de “défendre le cinéma dans toute sa diversité”, l’association des Cinémas Indépendants Parisiens compte plusieurs salles dans les arrondissements de l’est de la capitale.

Si les cinémas ne manquent pas à Paris, une distinction perdure entre les franchises et les indépendants. Les seconds adoptent une approche plus intimiste, misant sur une proximité et des programmations qui leur sont propres. L’association Cinémas Indépendants Parisiens, créée en 1992 et réunissant une trentaine de salles dans douze arrondissements de la capitale, vise à fédérer ces adresses indépendantes à travers des initiatives communes et une volonté de rendre le cinéma accessible autrement et au plus grand nombre, en proposant par exemple des tarifs solidaires. L’association compte plusieurs membres dans les arrondissements de l’est parisien.

 

 

 

Luminor Hôtel de ville (4e)
“Fondé en 1912, l’un des premiers cinémas muets de Paris”, le Luminor est une adresse historique de la rue du Temple, dans le quartier du Marais. Un temps rebaptisée Le Latina, puis Le Nouveau Latina, jusqu’à sa reprise en 2014, elle offre aujourd’hui deux salles de projection de 180 et 60 places. Menacée de fermeture par un propriétaire des murs ambitionnant de transformer le site en bureaux, l’équipe du cinéma avait dénoncé un “vandalisme culturel” dans le cadre d’une mobilisation et du lancement d’une pétition en septembre 2022. Se félicitant du fort soutien rencontré localement, elle a évoqué “des perspectives positives de médiation et de négociation possibles” en novembre dernier : un espoir de continuer à profiter de sa riche programmation, avec “festivals, cycles, rencontres-débats, et hommages” cinématographiques.

20 rue du Temple, 75004 Paris
www.luminor-hoteldeville.com

 

 

Photographie © Le Louxor – Cinémas indépendants parisiens

Le Louxor (10e)
Au Louxor, il n’y a pas que la thématique égyptienne qui donne une dimension historique au lieu, puisqu’il s’agit d’un des plus anciens cinémas de France. Il fait même partie des rares centenaires en la matière en France. Inauguré en 1921, le Louxor est racheté par Pathé en 1930, société avec laquelle il connaîtra plus de cinquante ans de service avant de fermer en 1983, et de se transformer en lieu dédié aux textiles, puis en discothèque. Il faudra attendre 2013 pour de nouveau profiter d’un film sur grand écran au Louxor. Ce monument du cinéma fête donc cette année les 10 ans de sa réouverture. Le lieu est classé Art et Essai et bénéficie de trois salles et d’un bar pour dialoguer entre fans du septième art.

170 boulevard de Magenta, 75010 Paris
www.cinemalouxor.fr

 

 

Le Brady (10e)
Ouverte en 1956, cette institution du 10e arrondissement fait partie de ces lieux historiques du cinéma qui ont su survivre et se maintenir parmi les incontournables parisiens en la matière. L’adresse se distingue pendant des années grâce à sa programmation fantastique et horreur, et sera rachetée par le réalisateur et acteur Jean-Pierre Mocky en 1994, et ce pour près de quinze ans. De nos jours, Le Brady se définit comme une “salle de continuation”, permettant aux films de rester à l’affiche plus longtemps. Il présente également un fort intérêt pour le cinéma étranger, notamment turc et indien, et la “représentation des sexualités minoritaires à l’écran”, avec son ciné-club “le 7e genre”. Le Brady met donc la curiosité et l’ouverture à l’honneur dans le 10e.

39 boulevard de Strasbourg, 75010 Paris
www.lebrady.fr

 

 

Photographie © Cinéma L’Archipel – Cinémas indépendants parisiens

L’Archipel (10e)
Dès le début du XXe siècle, l’ancien “Concert de la Ville japonaise” s’intéresse déjà de manière épisodique à la projection de films, mais il faudra attendre l’arrivée du Paris-Ciné (sa dénomination de 1912 à 2001) pour voir la salle s’installer plus longuement dans le domaine. En 1997, l’endroit est en sale état et change de propriétaire, il devient L’Archipel, cinéma d’Art et Essai qui alterne entre classiques et nouveaux films. L’Archipel est aussi réputé pour son sens de la musique, avec sa salle bleue et sa scène au rez-de-chaussée pour profiter de musiques de films comme de concerts. Là aussi, un bar est à disposition pour boire un coup entouré d’amatrices et amateurs de ciné.

17 boulevard de Strasbourg, 75010 Paris
www.larchipel.net

 

 

Photographie © Cinéma Majestic Bastille – Cinémas indépendants parisiens

Le Majestic Bastille (11e)
La société Dulac Cinémas, qui opère également L’Arlequin, le Reflet Médicis, L’Escurial, et le Majestic Passy, définit elle-même son approche de ses salles comme “exigeante, singulière et chaleureuse”. Ce cinéma ouvre en 1933 sous le nom de Bastille-Palace, et connaîtra des programmations éclectiques avant de fermer en 1987. Il faudra attendre 1995 pour profiter de nouveau de cette adresse, qui se spécialise dans les films d’auteurs et l’Art et Essai avec “l’écran panoramique le plus grand de la place de la Bastille”. Malgré les années, le Majestic Bastille conserve son emblématique façade années 30 ornée de néons.

2/4 boulevard Richard-Lenoir, 75011 Paris
www.dulaccinemas.com

 

 

Photographie © Cinéma L’Escurial – Cinémas indépendants parisiens

L’Escurial (13e)
Elle aussi membre du circuit Dulac Cinémas, cette salle fait ses débuts en 1911 dans le quartier des Gobelins sous le nom de Royal. Elle deviendra L’Escurial en 1933. En difficulté dans les années 80, l’adresse mise sur l’Art et Essai et les films en version originale pour survivre, pari réussi au vu de sa durabilité. Le cinéma a su conserver son charme avec ses velours rouges et ses portraits Harcourt, et propose souvent des événements comme la projection de courts métrage ou des débats.

11 boulevard de Port-Royal, 75013 Paris
www.dulaccinemas.com

 

 

Vous souhaitez en savoir plus sur l’histoire et le patrimoine de l’est parisien ? N’hésitez pas à consulter nos derniers guides et articles :

• Charmants passages et cours secrètes de l’est parisien

• Histoire, patrimoine, urbanisme : les records de l’est parisien

• Mémoires de la Commune de 1871 dans l’est parisien

• Dans les pas d’Édith Piaf à travers l’est parisien

• Les lieux dédiés à la mémoire du Groupe Manouchian dans la capitale

 

 


Cet article vous a été utile ? N’hésitez pas à lire notre appel à solidarité et à nous soutenir pour permettre à Paris Lights Up de rester accessible au plus grand nombre !


 

 

Textes : Jérémy Torres

 

 

Photographie d’illustration : Cinéma Le Brady, Paris 10e
© Paris Lights Up

 

 


Laisser un commentaire