Après une marche blanche très suivie en mémoire de Nahel ce jeudi à Nanterre, des rassemblements appelant à la justice sont prévus dans la soirée dans les grandes villes du pays. Des mobilisations ont été annoncées à partir de 18h à Saint-Denis, et à 20h à Paris.

À l’appel de la famille de Nahel, victime d’un tir policier à bout portant mardi matin, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées ce jeudi après-midi dans les rues de Nanterre (Hauts-de-Seine). Le cortège a notamment emprunté l’avenue Pablo Picasso, dans le quartier qui a vu grandir celui qui a perdu la vie à seulement 17 ans, déclenchant une nouvelle vague de révolte contre l’impunité policière et soulevant une fois de plus la question d’un racisme profondément ancré au sein des forces de police.

 

 

Trois jours après le meurtre de l’adolescent, des rassemblements de soutien et d’appel à la justice sont prévus à travers la France. Une mobilisation est ainsi prévue à partir de 18h face à l’Hôtel de ville de Saint-Denis, selon le collectif Stop Violences policières à Saint-Denis. Dans la capitale, un rassemblement devrait avoir lieu à partir de 20h sur la place de la Concorde (8e arrondissement), et non devant l’Hôtel de ville comme annoncé initialement, en raison d’un concert organisé sur place. [Mise à jour du 30/06/23 à 17h : L’annulation du concert ayant été confirmé par la ville de Paris en fin d’après-midi, un rassemblement sur la place de l’Hôtel de ville reste finalement toujours d’actualité]

“Trop souvent, la thèse de la légitime défense ou du refus d’obtempérer ne supporte pas l’analyse des faits”

En 2022, 13 personnes ont été tuées par des agents de police français suite à un refus d’obtempérer, soit six de plus que l’année précédente. “En Allemagne, il y a eu un tir mortel en dix ans pour refus d’obtempérer [visant une personne non-armée, NDLR], contre 16 en France depuis un an et demi”, selon le sociologue Sebastian Roché, spécialiste de la gouvernance de la police. Plus largement, d’après le média Basta!, “le nombre de personnes tuées par un tir des forces de l’ordre a doublé depuis 2020”, sa rédaction estimant par ailleurs que “trop souvent, la thèse de la légitime défense ou du refus d’obtempérer ne supporte pas l’analyse des faits”.

La capitale n’est évidemment pas épargnée. L’an dernier, une marche blanche pour Boubacar et Fadigui, deux jeunes du quartier des Amandiers tués dans leur véhicule sur le Pont-Neuf par des tirs policiers dans la nuit du 24 au 25 avril 2022, avait ainsi défilé dans les rues du 20e arrondissement. L’agent responsable des tirs mortels au fusil d’assaut avait alors été mis en examen pour “homicide volontaire”. Un motif également retenu ce jeudi 29 juin contre le policier qui a tué Nahel M. à bout portant, son placement en détention provisoire ayant par ailleurs été confirmé par le procureur de la République de Nanterre.

 

 

Photographie : Marche blanche pour Nahel M. à Nanterre, le jeudi 29 juin 2023.
© Paris Lights Up & Jérémy Torres pour Paris Lights Up