Luttes contre les violences policières : Une déambulation prévue à partir de la place de la Réunion (20e) ce lundi

Deux mois après une première “marche pour la vérité et la justice” en soutien aux trois mineurs percutés par une voiture de police alors qu’ils circulaient en scooter, une nouvelle mobilisation s’élancera de la place de la Réunion (20e arrondissement) ce lundi à partir de 18h.

Après le meurtre de Nahel M. le 27 juin dernier, et un week-end marqué par de nouvelles violences contre les manifestants qui ont défilé samedi de la place de la République à la gare de l’Est, le sujet de la brutalité et du racisme au sein des forces de police demeure au cœur de l’actualité. Repoussée une première fois en raison de l’actualité de ces deux dernières semaines, une nouvelle marche s’élancera dans les rues du 20e arrondissement lundi 10 juillet en fin d’après-midi sous le mot d’ordre “Justice pour Nahel, pour Safyatou, Salif et Ilan – Ensemble contre les violences policières et le racisme”.

Ces jeunes de 17, 14, et 13 ans avaient été percutés par des agents de police véhiculés à l’angle de la rue de Bagnolet et de la rue de Lesseps, alors que les mineurs circulaient sur un scooter. Ces derniers avaient été hospitalisés en raison de leurs blessures. Les trois agents impliqués avaient été suspendus par le préfet de police, et leur garde à vue confirmée par le parquet. L’un d’entre eux a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire le 21 avril. Les actions des agents de police, de même que leur attitude menaçante envers les témoins, avait été documentées par les rédactions de Mediapart et Street Press.

“Un nouvel exemple des violences policières exercées contre les classes populaires”

Dans un communiqué, les soutiens des familles de Safyatou, Salif et Ilan ainsi que des associations, syndicats, et partis de gauche estiment que “le meurtre de Nahel est révélateur du climat raciste, des discriminations et des injustices subies quotidiennement par les habitantes et habitants des quartiers populaires”, rappelant notamment les inégalités très importantes concernant les contrôles de police en fonction de la couleur de peau. Les signataires jugent également que cet événement est “un nouvel exemple des violences policières exercées contre les classes populaires, que ce soit dans les quartiers ou dans les mobilisations pour les retraites ou pour l’écologie. Nous ne pouvons pas accepter les violences policières et l’impunité des policiers qui les commettent”.

“Nous voulons la justice pour Nahel, pour Safyatou, Salif et Ilan, pour toutes les victimes des violences policières et du racisme”, poursuivent les soutiens des trois jeunes et de leurs familles. Ils demandent ainsi “l’abrogation de la loi de 2017 qui facilite l’utilisation des armes à feu par la police, un organisme indépendant de contrôle sur la police, en remplacement de l’IGPN, et la libération et l’abandon des poursuites contre les jeunes mobilisés”, dénonçant “la justice expéditive et les comparution immédiates qui aboutissent à des peines profondément injustes”. Les participantes et participants à cette “déambulation dans le 20e” marcheront plus largement pour “la justice sociale pour nos quartiers, avec des créations massives d’emplois dans les services publics de l’éducation, de la santé, des transports, pour vivre mieux et proposer du travail aux jeunes”.

Marche “Justice pour Nahel, pour Safyatou, Salif et Ilan Ensemble contre les violences policières et le racisme”
Lundi 10 juillet – Départ à 18h
Place de la Réunion, 75020 Paris