Place de la Réunion (20e) : Une marche pour “la vérité et la justice” pour les trois mineurs percutés par une voiture de police

Organisée par le “comité de soutien des familles des enfants percutés volontairement par un véhicule de police”, comme le rapporte leur avocat Arié Alimi, cette marche blanche “contre toutes les formes de violence” s’élancera de la place de la Réunion (20e arrondissement) ce dimanche 7 mai à partir de 15h.

Plus de trois semaines après l’hospitalisation de trois jeunes de 17, 14, et 13 ans percutés par des agents de police véhiculés à l’angle de la rue de Bagnolet et de la rue de Lesseps alors que les mineurs circulaient sur un scooter, une marche défilera dans les rues de l’arrondissement à l’appel des familles des victimes et de leurs soutiens. Accusés d’avoir volontairement heurté le deux-roues sur lequel se trouvaient les mineurs dans la soirée du jeudi 13 avril dernier, les trois agents impliqués avaient été suspendus par le préfet de police, et leur garde à vue confirmée par le parquet. L’un d’entre eux a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire le 21 avril.

D’après l’appel des soutiens des familles de Safyatou, Salif, et Ilan, notamment partagé par la Ligue des droits de l’Homme, “la conductrice, une jeune fille de 17 ans, a été hospitalisée avec pronostic vital engagé pendant plusieurs jours. Aujourd’hui, elle va mieux, mais elle est toujours hospitalisée dans un service de réanimation chirurgicale où elle a subi plusieurs interventions lourdes. Son petit frère de 13 ans est blessé au foie et l’autre jeune, âgé de 14 ans, est sorti d’hospitalisation”. Les actions des agents de police, de même que leur attitude menaçante envers les témoins de l’accident, avait été documentée par les rédactions de Mediapart et Street Press.

Une marche “pour que cesse la criminalisation des victimes et l’impunité policière”

“Dès les premiers instants, la police a essayé de camoufler l’acte de violence qu’ils ont commis en simple accident de la route. Les témoins ont été intimidé·e·s, menacé·e·s. Les enfants qui voulaient juste rentrer chez eux criminalisé·e·s. Comme l’a dénoncé Maître Alimi, l’avocat des familles, il y a “une volonté de dissimulation manifeste, une volonté de faire détruire des preuves, une volonté aussi d’organiser une procédure qui viserait à criminaliser les enfants eux-mêmes”, cite ainsi l’appel au rassemblement de ce dimanche 7 mai. “Nous nous tenons aux côtés des familles pour que la vérité soit établie, pour que cesse la criminalisation des victimes et l’impunité policière“, poursuivent les membres du comité de soutien, qui estiment que “c’est grâce aux témoignages et à la solidarité des personnes sur place que les mensonges des policiers ont été dévoilés”.

La “marche blanche contre toutes les violences” visant à demander “vérité et justice pour Safyatou, Salif, et Ilan” s’élancera de la place de la Réunion à partir de 15h. Elle rejoindra dans un premier temps les lieux du drame tout proches, à l’angle de la rue de Bagnolet de la rue de Lesseps, où se dérouleront des prises de parole, d’après Alain Esmery, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’Homme et représentant de la section locale de l’association. Le rassemblement doit ensuite s’achever sur le parvis de la mairie du 20e. Il y a tout juste un an, une marche blanche pour Boubacar et Fadigui, deux jeunes du quartier des Amandiers tués sur le Pont-Neuf dans le cadre d’une intervention policière, avait déjà défilé dans les rues de l’arrondissement.

“Dans notre arrondissement, nous connaissons le rapport inquiétant, raciste, insupportable et renouvelé de la police avec les habitant·e·s, notamment les jeunes des quartiers populaires. Une plainte a été déposée pour “tentative d’assassinat par personnes dépositaires de l’autorité publique avec arme par destination””, indique l’appel du comité de soutien aux familles des victimes. Mis en examen pour “violences avec arme ayant entraîné une incapacité de travail et faux en écriture publique par personne dépositaire de l’autorité publique”, l’agent principalement mis en cause est aujourd’hui visé par une interdiction d’exercer ses fonctions. Les deux autres policiers concernés ont pour leur part été “relâchés sans poursuites”.

 

 

“Marche blanche contre toutes les formes de violence – Vérité et justice pour Safyatou, Salif, et Ilan”
Dimanche 7 mai – Départ à 15h
Place de la Réunion, 75020 Paris

 

 

Photographie : Angle de la rue de Bagnolet et de la rue de Lesseps, Paris 20e.
© Paris Lights Up

 

 

 

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