La manifestation parisienne de #NousToutes s’élancera de République samedi 19 novembre

La marche contre les violences sexistes et sexuelles fera son retour samedi 19 novembre dans les rues de la capitale et d’une trentaine d’autres villes de France. Le cortège parisien s’élancera de la place de la République à partir de 14h.

“En 2022, les violences sexistes et sexuelles restent massives. Elles abîment et parfois brisent la vie de millions de femmes, de personnes LGBTQIA+, d’enfants, de familles. Face à cette réalité, une prise de conscience collective a eu lieu. Mais elle n’est pas suffisante”, estiment les organisatrices de la marche, un événement qui a rassemblé près de 50 000 personnes lors de ses précédentes éditions. “Alors qu’il est maintenant devenu évident que le président de la République et ses gouvernements sont en décalage avec les attentes de la société sur ces questions et ne mènent pas de politiques publiques adaptées à l’enjeu, nous appelons la société toute entière à se mobiliser, dans chaque ville, chaque école, chaque université, chaque établissement de santé, chaque entreprise, chaque parti politique, et sur les réseaux sociaux.”

Dans leur appel à manifester, les équipes du collectif #NousToutes jugent que lorsque “225 000 femmes sont victimes de la violence de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année, quand un tiers des femmes sont victime de harcèlement sexuel au travail, quand 80 % des femmes handicapées sont victimes de violences, quand 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe, quand 69 % des femmes racisées sont victimes de propos discriminants au travail, quand les femmes grosses ont 4 fois plus de risque d’être discriminées au travail, quand 6,7 millions de français·es ont subi l’inceste, quand des patient·es sont violé·es dans cabinets gynécologiques ou des maternités, nous n’avons pas le choix !”

Des chiffres “sans appel”

Les organisatrices rappellent par ailleurs l’actualité toujours intacte du sujet des féminicides, en souhaitant porter “la voix des 700 femmes assassinées sous la présidence d’Emmanuel Macron”. Depuis le début de l’année 2022, au moins 110 d’entre elles ont perdu la vie en raison de violences commises par leurs “compagnons ou ex-compagnons”. Les équipes du collectif accusent également la défaillance persistante des institutions supposées protéger les femmes victimes, en particulier celles de la justice et de la police, y compris lorsque des plaintes ou signalements sont effectués. “Aux violences dénoncées s’ajoute la violence institutionnelle. Absence d’enquêtes, blâme des victimes, discrédit de la parole des enfants, déqualification des viols, classements sans suite, peines dérisoires. Partout en France, tous les jours, des milliers de victimes de ces violences masculines entendent leur parole niée ou décrédibilisée, se voient humiliées et attaquées”, regrettent les organisatrices de cette marche désormais annuelle lancée en 2018.

Le collectif féministe détaille ainsi des chiffres “sans appel : 80 % des plaintes pour violences au sein du couple sont classées sans suite ; 65% des victimes de féminicides avaient saisi les forces de l’ordre ou la justice ; 2 victimes sur 3 font état d’une mauvaise prise en charge lorsqu’elles veulent porter plainte ; 90% des plaintes pour harcèlement sexuel au travail sont classées sans suite ; seulement 0,6% des viols sont condamnés ; 92% des enfants qui parlent des violences sexuelles ne sont pas protégé·es”. Les équipes chargées de l’organisation de la marche estiment que cette situation “ne relève pas de dysfonctionnements ponctuels, mais d’un système qui reproduit les mécanismes de violences et de domination qu’il est censé combattre”.

“Demander à nos responsables politiques de mettre en place ce que les associations réclament depuis des années”

Plusieurs revendications majeures seront portées par les manifestantes et les manifestants : celle de “consacrer chaque année 0,1% du PIB de la France à la lutte contre les violences de genre, soit 2 milliards d’euros”, l’application de la loi prévoyant trois séances par an à l’éducation à la vie sexuelle au cours de la scolarité, une formation initiale et continue obligatoire des professionnels en lien avec ces questions, une augmentation du nombre de personnels dédiés à l’accompagnement des victimes, le lancement d’un plan d’urgence de protection de l’enfance et d’un observatoire national des violences de genre, la création de 15 000 places d’hébergement spécifiques chaque année, ou encore l’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution.

Alors que ces différents sujets restent malheureusement plus que jamais ancrés dans l’actualité, le collectif espère retrouver une mobilisation similaire à celles des manifestations de 2019 et de 2021 – l’édition 2020 s’était tenue à distance avec débats, conférences, et ateliers en ligne en raison de l’épidémie liée au covid-19. Le cortège s’élancera de la place de la République samedi 19 novembre à partir de 14h pour rejoindre Nation. La date choisie revêt une résonance particulière, puisque “la mobilisation continuera toute la semaine jusqu’au 25 novembre, date de la journée mondiale de lutte contre les violences à l’égard des femmes”. Un appel à contributions a par ailleurs été lancé afin de soutenir les actions du collectif #NousToutes, notamment l’achat et la location du matériel nécessaire à l’organisation de cette nouvelle marche.

 

Marche #NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles 2022
Samedi 19 novembre – À partir de 14h
Départ : Place de la République
Arrivée : Place de la Nation

 

 

Mise à jour du 18 novembre 2022 après confirmation du parcours par les services de la préfecture de police : L’arrivée de la marche aura lieu place de la Nation.

 

Photographie d’illustration : Première marche #NousToutes de novembre 2018 – Paris
© Paris Lights Up

 

 

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