À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2022, le cortège de la grève féministe s’élancera de la gare du Nord à 14h avant de rejoindre République, le Père Lachaise, puis l’hôpital Tenon.
À un mois de l’élection présidentielle, la traditionnelle manifestation du 8 mars aura une résonance particulière. Alors que la promesse de faire des droits des femmes et la lutte contre les violences sexistes et sexuelles la “grande cause du quinquennat” est très loin d’avoir été tenue par l’exécutif, les militantes féministes comptent plus que jamais faire entendre leurs voix pour demander des moyens enfin à la hauteur des enjeux.
Lancée à l’appel de nombreuses associations et soutenue par la grande majorité des partis politiques de gauche (Europe Écologie – Les Verts, Ensemble, France Insoumise, Génération.s, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti communiste, Parti socialiste, Place Publique, Union Communiste Libertaire), cette grève féministe appelle de ses vœux une “société sans violence sexiste et sexuelle”, où les femmes seront “libres de leurs choix sur leurs corps”.
“Avec la crise sanitaire, les femmes sont toujours en première ligne, mal payées, majoritaires dans des métiers essentiels (soins, santé, services publics). Nous sommes touchées de plein fouet par la précarité, les bas salaires et le temps partiel subi. Notre travail est déconsidéré et invisibilisé. Aides à domicile, assistantes d’élèves en situation de handicap (AESH), enseignantes, soignantes, travailleuses sociales… Les grèves se multiplient dans les métiers féminisés”, détaille l’appel à manifester.
“Faisons converger ces luttes le 8 mars pour imposer des revalorisations salariales, des emplois stables et durables et des perspectives de carrière ambitieuses ! Les femmes immigrées ou sans papiers sont surexploitées, peu reconnues socialement, et peu susceptibles d’évoluer dans leurs emplois. Nous voulons qu’elles soient régularisées !”, poursuivent les signataires de cette mobilisation.
Parmi leurs revendications prioritaires figurent “des moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles” à hauteur de 1 milliard d’euros, l’égalité salariale et professionnelle, la revalorisation des métiers féminisés, le rattrapage des pensions, “un investissement financier et un recrutement massif dans les services publics, notamment dans les secteurs du soin, du lien et de l’éducation”, ou encore un système éducatif féministe et égalitaire.
“Le 8 mars, on s’arrête tout.e.s. On se met en grève. Plus de bla bla, plus de promesses sans lendemain, des actes. Ne nous libérez pas, on s’en charge !”, conclut l’appel également signé par Attac, la CGT, le collectif Tenon, les Effrontées, le mouvement Femen, Nous Toutes, le Planning familial, Solidaires, ou encore l’UNEF. Le rassemblement débutera à partir de 13h sur le parvis de la gare du Nord, avant un départ à 14h pour rejoindre la place de la République, puis les abords du cimetière du Père Lachaise (20e) en mémoire des victimes de féminicides, et enfin l’hôpital Tenon (20e), devenu symbole de la lutte contre les violences obstétricales et gynécologiques suite aux accusations de viols visant le professeur Daraï.
Photographie d’illustration : Marche du 8 mars 2021 à Paris
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