Alors que les discours racistes ne cessent de progresser, exacerbés par l’approche de l’élection présidentielle, deux manifestations se sont élancées ce samedi dans l’est parisien derrière les mots d’ordre “justice” et “solidarité”.
Le premier rassemblement, au départ du parvis de la place de la République, était organisé à l’appel du comité La vérité pour Adama. Un an et demi après les manifestations record de juin 2020, sa porte-parole Assa Traoré s’est de nouveau adressée à la foule pour évoquer la persistance des violences policières et les combats des proches des victimes pour demander justice.
Dans une lettre adressée au gouvernement français en novembre dernier, le conseil des droits humains de l’ONU s’était dit “préoccupé” par le “manque de transparence de la procédure” et “l’absence de mise en examens” suite à la mort d’Adama Traoré lors d’une intervention de gendarmerie le 19 juillet 2016. Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille, a déposé une troisième demande de reconstitution il y a une semaine.
“L’avenir nous appartient… Refusons ensemble le racisme, les discriminations, l’injustice sociale, qui nous réduisent et nous divisent. Portons ensemble des valeurs qui nous grandissent, revendiquons un monde qui nous ressemble !”, a déclaré Assa Traoré à l’issue de la “Marche pour l’égalité” de ce samedi 12 février, rappelant que le combat des victimes représentait “moment historique”, dans un élan d’espoir intact malgré six longues années de procédures judiciaires.
Parti en direction de la place du Châtelet, le cortège a réuni plusieurs associations engagées contre les discriminations, comme le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) et Droit au Logement (DAL). Des représentantes et représentants de plusieurs formations politiques de gauche, notamment Europe Écologie – Les Verts (EELV), La France insoumise (LFI), le Parti communiste (PCF), et Révolution permanente, dont le candidat à la présidentielle Anasse Kazib, ont également rejoint ses rangs.
La seconde manifestation antiraciste de ce samedi s’est élancée en début de soirée depuis les abords du Père Lachaise (20e arrondissement), avant des étapes à Belleville, place de la République, et Strasbourg Saint-Denis (10e). Cette “déambulation nocturne contre le fascisme et l’extrême droite” était organisée à l’initiative de la campagne Antiracisme et Solidarité, qui regroupe plus de 350 organisations, syndicats, et associations signataires. Le rassemblement était rythmé par les cuivres d’une fanfare, défilant derrière une banderole “D’où que l’on vienne, où que l’on soit né, notre pays s’appelle Solidarité”.
Une grande manifestation est prévue samedi 19 mars prochain à Paris à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.
Photographies © Paris Lights Up