Cédric Villani exclu de La République En Marche suite au maintien de sa candidature à Paris

L’intervention personnelle du chef de l’État dimanche dernier n’y aura rien fait : le mathématicien ayant décidé de maintenir sa candidature pour former une « coalition climat » à Paris, le bureau exécutif de La République En Marche (LREM) a « pris acte que Cédric Villani n’est plus membre du parti. »

Alors que la campagne de son candidat officiel Benjamin Griveaux continue de recevoir un accueil plus que mitigé de la part des Parisiens, le parti présidentiel a choisi d’adresser un message de fermeté à ses dissidents. Reste à savoir ce qu’il adviendra des autres figures locales ayant choisi de soutenir le mathématicien, parmi lesquelles le vice-président de l’Assemblée nationale Hugues Renson et la députée de Paris Anne-Christine Lang. Tête de liste de Villani dans le XIXème arrondissement, la députée centriste Paula Forteza a elle-même pris les devants en quittant LREM ce mardi.

Cette exclusion fait suite au ralliement tardif du Mouvement Démocrate (MoDem) aux listes parisiennes de LREM – et ce malgré les doutes exprimés par son fondateur François Bayrou quant à la pertinence du choix de Benjamin Griveaux. Près de six mois après la fin d’une campagne interne décriée, c’est donc dans la douleur que la majorité présidentielle semble vouloir retrouver un semblant d’unité.

Quelle serait aujourd’hui la situation si les instances dirigeantes de LREM avaient eu le courage de donner à l’affrontement Griveaux-Villani sa conclusion logique l’été dernier : une chance de rassembler le camp centriste en toute clarté derrière son candidat à travers une primaire ou un vote des militants parisiens. Une chose est certaine : la campagne du vainqueur n’aurait pas été à ce point parasitée par la division. Et l’on épargnerait avec un peu de chance aux Parisiens les inepties sur les bus à soufflet ou le déplacement de la Gare de l’Est.

À la suite de sa rencontre avec Emmanuel Macron dimanche 26 janvier à l’Élysée, Cédric Villani a déclaré qu’ « entre l’appartenance à un appareil politique et l’engagement pour la ville qui m’a fait », il choisissait de « rester fidèle aux Parisiennes et aux Parisiens en maintenant ma candidature librement. »

D’après les informations du Canard Enchaîné, alors que le président de la République l’incitait à se « rapprocher de Benjamin », le mathématicien lui a répondu que « l’écologie [était] la priorité », prônant plutôt une « alliance avec les Verts ». Cédric Villani semble donc toujours considérer que sa meilleure chance d’accéder à l’Hôtel de ville passe par la mise en place d’une « coalition climat » inédite. Le 19 janvier dernier, ses listes Le Nouveau Paris ont d’ailleurs reçu le soutien du Parti Radical de Gauche, jusqu’à présent allié d’Anne Hidalgo :

 

Malgré les difficultés posées par la perspective d’un rapprochement entre l’écologiste David Belliard et Cédric Villani, cette stratégie a au moins le mérite d’éviter l’abaissement d’un ralliement tardif à un candidat officiel qui aura lui-même causé son naufrage en insultant ses propres alliés parisiens. Le genre d’attitude à même d’entraîner « une divergence majeure », pour reprendre l’expression du mathématicien à sa sortie du palais de l’Élysée.

 

 

Photographie d’illustration :
Cédric Villani © Le Nouveau Paris (campagne de Cédric Villani)

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