La manifestation parisienne de #NousToutes reliera Nation et République le samedi 25 novembre

La marche contre les violences sexistes et sexuelles fera son retour samedi 25 novembre dans les rues de la capitale et d’une trentaine d’autres villes de France. Le cortège parisien s’élancera de la place de la Nation à partir de 14h pour rejoindre République.

“Cette année, la convergence des luttes sera au cœur de la manifestation ! Partout en France, la mobilisation sera portée par un ensemble de collectifs, associations, et organisations pour manifester ensemble contre les violences de genre, sociales, et d’État”, explique l’équipe d’organisation de la marche #NousToutes, un événement qui a rassemblé près de 50 000 personnes lors de ses précédentes éditions. Rappelant que près de 220 000 femmes “sont victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint chaque année”, elle précise qu’“au 11 novembre 2023, on dénombrait 114 féminicides depuis le début de l’année”.

Alors que ces thématiques restent malheureusement plus que jamais présentes dans l’actualité, et ce jusqu’au plus haut niveau de l’État, la manifestation coïncidera cette année avec la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes du 25 novembre, notamment reconnue par les Nations unies. “Nous ne voulons plus compter nos mortes”, indique #NousToutes en préambule de son texte d’appel à cette marche désormais annuelle, dont la première fut organisée en 2018. Léger changement cette année : “dans la plupart des villes, pas de manifestations #NousToutes mais des manifestations inter-orga”, face au constat que “l’heure est venue de s’unir très largement contre toutes les formes de violence”.

“Dénoncer l’absence sidérante de politiques publiques pour lutter efficacement contre les violences”

Le collectif féministe rappelle ainsi que “850 femmes ont été assassinées sous les mandatures d’Emmanuel Macron. Ce sont 850 féminicides, dont 75% dans le couple, et plus de 1 000 enfants orphelins”. #NousToutes regrette une fois encore le caractère systémique de ces violences, renforcé par les insuffisances des réponses étatiques, en particulier du point de vue de la police et de la justice, avec ainsi près de “250 viols ou tentatives de viol” commises chaque jour contre les femmes, et “une justice qui refuse toujours de croire la parole des victimes”, mais aussi “450 enfants victimes de violences sexuelles” quotidiennement, avec là encore des prises en charge lacunaires et même trop souvent une “remise en cause de leur parole”.

“Nous serons dans la rue pour dénoncer l’absence sidérante de politiques publiques pour lutter efficacement contre les violences faites à toutes les femmes, aux enfants et aux minorités de genre. La réduction drastique des financements des hébergements d’urgence pour les femmes victimes de violences montre que la “grande cause” est une imposture”, estiment notamment les organisatrices de la marche. Ces dernières rappellent ainsi que “les expulsions locatives et le mal-logement touchent en majorité les mères seules avec enfants, les femmes et les minorités de genre. 45 % des mères isolées et trois millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté. Au moins 2 000 enfants et leur famille dorment dans la rue en France aujourd’hui”.

Un départ de la place de la Nation à partir de 14h

Estimant que “le mouvement social contre la réforme des retraites, le plus massif que la France a connu depuis 50 ans, nous confirme que c’est par la grève que nous allons pouvoir gagner le rapport de force”, les membres du collectif #NousToutes considèrent plus largement que les politiques de l’exécutif et de sa majorité n’ont fait qu’aggraver une situation déjà désastreuse. “Le gouvernement ne se cantonne pas à l’inaction face aux violences basées sur le genre. Il les génère et les accentue, par son application de politiques répressives”, comme avec le sort inhumain réservé aux personnes réfugiées largement contraintes à la rue, jugent-elles dans l’appel à la manifestation du samedi 25 novembre.

Cette dernière traversera cette année l’est parisien : elle s’élancera de la place de la Nation à partir de 14h avec des prises de parole, avant de rejoindre la place de la République en fin d’après-midi. “Organisons-nous dans nos quartiers, sur nos lieux de travail et d’études pour construire un monde libéré de l’exploitation, des oppressions, et des discriminations”, concluent les organisatrices dans leur appel, appelant “les associations, organisations politiques, syndicats, et toute la société à nous rejoindre pour un mouvement de masse”. Un appel à contributions a par ailleurs été lancé afin de soutenir les actions du collectif #NousToutes, notamment l’achat et la location du matériel nécessaire à l’organisation de cette nouvelle marche. “La tête de cortège sera constituée des familles de victimes de féminicides”, nous a précisé l’organisation.

Parmi les principales revendications, plus de moyens pour l’accompagnement des victimes ou la création de places d’hébergement dédiées

Plusieurs revendications sont portées depuis plusieurs années par les manifestantes et les manifestants de cette marche, comme celle de “consacrer chaque année 0,1% du PIB de la France à la lutte contre les violences de genre, soit 2 milliards d’euros”, l’application de la loi prévoyant trois séances par an à l’éducation à la vie sexuelle au cours de la scolarité, une formation initiale et continue obligatoire des professionnels en lien avec ces questions, une augmentation du nombre de personnels dédiés à l’accompagnement des victimes, le lancement d’un plan d’urgence de protection de l’enfance et d’un observatoire national des violences de genre, la création de 15 000 places d’hébergement spécifiques chaque année, ou encore l’inscription du droit à l’interruption volontaire de grossesse dans la constitution.

“Ces violences de genre s’inscrivent dans un contexte social et politique d’inégalités, d’injustices, et de racismes. Nous ne pouvons pas fuir un père, un conjoint, un employeur, un système violent si notre survie matérielle n’est pas assurée. Nous nous mobilisons pour l’émancipation de touTEs, en particulier pour celles des plus précaires d’entre nous”, indique encore l’équipe organisatrice dans son appel à la marche du 25 novembre.

 

Marche #NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles 2023
Samedi 25 novembre – À partir de 14h
Départ : Place de la Nation
Arrivée : Place de la République

 

 

Photographie d’illustration : Première marche #NousToutes de novembre 2018 – Paris
© Paris Lights Up

 

 

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