Le centre culturel du 19e arrondissement invite toutes les générations à parcourir des « œuvres-attractions » réalisées par une quarantaine d’artistes. Une expérience immersive et festive, à découvrir jusqu’au 29 janvier sous le chapiteau du Centquatre.

La Foire Foraine d’Art Contemporain a pris ses quartiers cet automne dans les salles et sous la voûte du Centquatre, formant une mosaïque créative réunissant plusieurs dizaines de personnalités artistiques françaises et internationales. Le public est bien prévenu : l’événement « n’est pas qu’une exposition, mais un tourbillon d’œuvres-attractions, de sensations fortes et de plaisirs éphémères, entre haut-le-cœur et barbes à papa, train fantôme et jeux d’adresse, palais des glaces et cabinets de curiosités, trips psychédéliques et machines à jeux ». Depuis le 17 décembre dernier, cette fête foraine d’un genre particulier s’est par ailleurs agrandie avec l’addition de cinq nouvelles contributions, venues donner vie aux « Écuries fantastiques » situées dans les sous-sols du bâtiment.

Sous la grande voûte ouest, l’exposition immersive est dominée par l’œuvre In Perceptions de l’artiste argentin Leandro Erlich : un immeuble typiquement parisien de trois étages qu’un jeu de miroir en trompe-l’œil permet aux visiteurs d’escalader, une « expérience collective » offrant de « multiples possibilités de participation du spectateur ». Du Chemin des illusions de Julio Le Parc à l’inquiétant Train-fantasmes imaginé par une dizaine de plasticiennes et plasticiens, on retrouve ici plusieurs incontournables des fêtes foraines. Quelques stands de jeux, caravanes, et autres manèges viennent ajouter une touche aussi désuète que décalée à l’ensemble, comme les étonnants canapés rotatifs des Quatre saisons de Pierre Ardouvin.

 

 

Si « l’augmentation de l’exposition » pensée pour cet hiver s’adresse généralement à un public plus adulte que les œuvres dévoilées en septembre, elle conserve une approche immersive qui voit l’art contemporain venir à la rencontre des visiteurs. C’est le cas des œuvres participatives de Julio Le Parc, figure du GRAV (Groupe de recherche d’Art visuel), mouvement né dans les années 1960 en se donnant alors pour objectif « d’impliquer le spectateur dans le processus de l’œuvre et d’effacer la figure de l’artiste ». Dans quatre salles situées au cœur du Centquatre, le créateur fantasque et rebelle propose ainsi « un carambolage joyeux entre le parc d’attraction et l’art optique et cinétique ».

De l’autre côté de ces « Écuries fantastiques », l’artiste ORLAN a recréé une piste de danse aux accents revendicatifs sur laquelle le public est invité à partager une danse, sur un répertoire de slows auquel se sont associés plusieurs musiciennes et musiciens afin d’offrir « un soin thérapeutique dans cette période de distanciation des corps ». Au pied de la rampe permettant d’accéder aux tréfonds du bâtiment, c’est le collectif Alpha Wave Experience de Dan Ghenacia qui invite le public à s’allonger sous son installation, The Oracle, pour vivre « une expérience hypnotique » où lumières, sons, et couleurs se combinent pour une dizaine de minutes de « méditation psychédélique ».

 

Foire Foraine d’Art Contemporain
Jusqu’au 29 janvier
Mercredi à dimanche : 14h-19h (sur réservation)
15€/12€/10€/8€/0€

 

 

Centquatre
5 rue Curial, 75019 Paris
www.104.fr

 

 

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Photographies d’illustration © Paris Lights Up