Un rassemblement était organisé ce jeudi devant l’hôpital Jean Jaurès (19e) afin d’obtenir des revalorisations salariales pour l’ensemble de ses équipes, et de “la clarté” dans le paiement des heures supplémentaires et le remboursement des frais de transport.
Établissement privé à but non lucratif comptant près de 150 lits, l’hôpital est aujourd’hui opéré par le Groupe SOS Santé (270 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020), lié au Groupe SOS. L’adresse située aux abords du parc de la Villette accueille notamment des unités spécialisées en gériatrie, en hématologie, en viroses chroniques, et en soins palliatifs. Ses locaux hébergent également un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD), une maison de santé pluridisciplinaire, une maison médicale de garde, ainsi qu’un centre d’imagerie médicale.
Face à la hausse de l’inflation et aux difficultés actuelles du secteur – attractivité en baisse des professions médicales, stagnation des salaires, manque de personnels – les équipes soignantes et administratives de l’hôpital Jean Jaurès ont choisi d’unir leurs forces pour demander “une ouverture des négociations avec la direction ». Dans un communiqué signé par la CGT, les personnels mobilisés exigent aujourd’hui “une augmentation salariale de 10% minimum pour tous les salariés de l’hôpital, dans toutes les catégories”, mais aussi “la clarté dans le paiement des heures supplémentaires” et “dans le remboursement des frais de transport”.
“L’inflation en France cette année est entre 4,5 et 5% : les prix montent, le coût de la vie augmente. Cela affecte tous les salariés de l’hôpital. Certains organismes financiers profitent de la situation. Les salaires, par contre, n’augmentent pas, la réévaluation du SMIC est dérisoire, et le point d’indice dans notre profession est gelé depuis des décennies”, estime le syndicat. “Certains salariés n’ont pas été inclus dans le Ségur II : administratifs, secrétaires médicaux, psychologues, assistantes sociales, A.S.H., etc. Les A.S. ne toucheront que 19 euros bruts de plus par mois”, poursuivent les équipes de l’hôpital dans leur communiqué.
Ces dernières s’alarment également de “constater récemment une vague de démissions dans toutes les catégories : ceux qui peuvent trouver des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail ailleurs partent”. Débutée “depuis 2020”, cette tendance “s’est accélérée ces derniers mois”, indiquent par ailleurs les personnels. Ils rejoignent ainsi les constats particulièrement préoccupants établis par les équipes d’autres établissements de soins parisiens, cette fois-ci liés à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), comme celles de l’hôpital Saint-Louis (10e arrondissement), où le service d’immunopathologie apparaît menacé, ou celles de l’hôpital Tenon (20e), qui dénoncent de nombreuses fermetures de lits.
Organisé en lien avec l’Union locale CGT Paris 19e, le rassemblement des équipes de l’hôpital Jean Jaurès a notamment bénéficié du soutien de la nouvelle députée de la circonscription Sarah Legrain (NUPES-LFI), venue rendre visite aux personnels mobilisés ce jeudi. “Entendez leurs revendications, elles et ils le méritent !”, a-t-elle déclaré à l’attention de la direction du Groupe SOS Santé. D’autres mobilisations hospitalières étaient par ailleurs prévues ce jeudi, comme devant l’hôpital Tenon, dont une partie des équipes est en grève pour demander une hausse des salaires et des effectifs.
Lire également :
– En images : Mobilisation à Tenon (20e) pour dénoncer “un hôpital malade de la fermeture de ses lits”
– En images : Les équipes de l’hôpital Saint-Louis (10e) manifestent contre le risque de fermeture du service d’immunopathologie
– Une importante mobilisation contre le risque de fermeture de la maternité des Lilas
Photographie d’illustration © Google Street View