À Pantin, une manifestation “pour un accueil inconditionnel et égal de toutes les personnes exilées” ce dimanche 3 avril

Alors que des centaines de personnes réfugiées dorment encore sous des tentes entre Paris et la Seine-Saint-Denis, le collectif Pantin Solidaire et plusieurs associations humanitaires appellent à une mobilisation “pour que toutes les personnes exilées venant trouver refuge en France bénéficient d’un accueil inconditionnel et égal”.

“À Pantin, dans un parc, 130 tentes pour plus de 150 personnes. Cela fait plus de deux mois que des exilés afghans résident dans le campement du Cheval Noir, troisième campement afghan pantinois. Ils sont de plus en plus nombreux, épuisés, dans des conditions de vie inacceptables. Voilà des semaines que nous demandons la mise à l’abri préfectorale”, indiquent les équipes du collectif Pantin Solidaire.

Face à l’indécence de cette situation, alors que les températures se rapprochent de zéro, les habitantes et habitants solidaires de Seine-Saint-Denis organisent une manifestation ce dimanche après-midi aux côtés de plusieurs associations engagées pour les personnes exilées, comme Médecins du Monde, Paris d’Exil, Solidarité Migrants Wilson, ou encore Utopia 56. Le rassemblement débutera à 13h à la sortie du métro Bobigny-Pantin – Raymond Queneau, avant un départ du cortège à 14h30.

“Les multiples appels à la solidarité avec les Ukrainien.ne.s et les moyens mis en place interrogent celles et ceux qui, depuis des mois, des années, accueillent et secourent des exilé.e.s qui dorment sous des tentes. Eux aussi, fuyant les zones de combats ou de misère, et les dictateurs de tous poils”, rappelle le collectif Pantin Solidaire, soulignant la “différence de traitement” et l’inégalité des moyens déployés pour accueillir les réfugiés selon leur nationalité et leur origine.

“À quand la mise en œuvre d’une réelle politique publique d’accueil inconditionnel valant pour toutes les personnes exilées ? Nous saluons l’activation de la “protection temporaire” par l’Union européenne pour les exilé.e.s ukrainien.ne.s. Elle permet l’installation des personnes dans le pays de leur choix, accorde des droits au travail, au logement et au soin, et la gratuité des transports. Elle doit être étendue à toute personne venue chercher refuge en France”, demandent les associations humanitaires mobilisées sur le terrain depuis des années, en particulier depuis 2015, et la hausse du nombre de réfugiés qui a notamment suivi les conséquences de la guerre en Syrie.

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, et ses dramatiques conséquences humanitaires (plus de 4 millions de personnes ont dû quitter leur pays à ce jour), ont ainsi été révélatrices du deux poids, deux mesures » dénoncé de longue date par les associations et les ONG. La mobilisation sans précédent de l’État, qui a promis “au moins 100 000 places d’accueil” mais poursuit en parallèle ses évacuations des campements des portes de Paris et de Seine-Saint-Denis au petit matin sans pour autant proposer de solutions de prise en charge ou d’hébergement, apparaît particulièrement amère pour les nombreux habitants solidaires de toutes les personnes fuyant elles aussi la guerre et les régimes dictatoriaux.

Si l’accompagnement des réfugiés relève avant tout du rôle de l’État, les moyens insuffisants mis en place par les collectivités franciliennes font également l’objet de critiques récurrentes de la part des associations d’aide humanitaire. Alors que des campements indignes subsistent depuis des années aux abords du périphérique parisien et dans les communes voisines de Seine-Saint-Denis, forçant les organisations solidaires à organiser de régulières actions d’occupation de l’espace public pour attirer l’attention des décideurs politiques, les personnes exilées venues d’Afghanistan, de Syrie, d’Érythrée, ou encore d’Afrique de l’Ouest, auraient par exemple certainement souhaité se voir proposer un “dispositif centralisé coordonné” dédié à l’hébergement, comme celui aujourd’hui déployé par la ville de Paris dans le cadre de la guerre en Ukraine.

 

 

Manifestation pour un accueil inconditionnel et égal de toutes les personnes exilées
Dimanche 3 avril – RDV à 13h – Départ à 14h30
Événement FB

Sortie du métro Bobigny-Pantin – Raymond Queneau
Avenue Jean Lolive & Avenue Anatole France, 93500 Pantin

 

 

Photographie : Campement du tunnel de la porte Brunet, entre Paris et le Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis). 26 novembre 2021.
© Paris Lights Up

 

 

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