La petite boulangerie de la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, connue pour ses pains et galettes aux suggestions phalliques, a définitivement baissé son rideau le mois dernier. Le boulanger Richard Legay poursuivra cependant ses activités dans son autre adresse de la rue Rambuteau.
Cette boulangerie insolite du Marais n’aura pas surmonté la crise actuelle, qui frappe de plein fouet les professionnels les plus dépendants au tourisme. Le fondateur de l’enseigne Legay Choc, qui avait ouvert cette première adresse en 2001, a expliqué au Parisien que “les touristes étrangers ou venus des régions ne sont plus là. Les restaurateurs, dont les commandes de baguettes représentaient un tiers de mon chiffre d’affaires, sont fermés au moins jusqu’au 20 janvier. Et comme les employés des bureaux du quartier sont en télétravail, l’activité sandwichs est en baisse de 40 %”.
D’après les informations du quotidien, le fonds de commerce, lié à des activités de boulangerie depuis le Second Empire, a été cédé à une société foncière. Legay Choc continuera d’accueillir ses clientes et clients dans la seconde boulangerie ouverte en 2004 au 33 rue Rambuteau, à deux pas de l’adresse originale. Disposant de capacités de production deux fois supérieures, elle emploie une dizaine de salariés.
Le Marais et son quartier gay historique connaissent une évolution commerciale rapide, les enseignes de grandes marques remplaçant bien souvent des établissements indépendants. Sur la même rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, la petite épicerie Au Marché du Marais a été remplacée par une grande enseigne de lingerie, et la librairie Les Mots à la Bouche par une chaîne de chaussures. Cette dernière a fort heureusement pu rouvrir ses portes aux abords du square Maurice Gardette, dans le 11ème arrondissement.
Aujourd’hui, c’est l’avenir d’une autre institution du Marais qui est en question : celle du théâtre Les Blancs Manteaux, jugé indésirable par le propriétaire des murs. “Nous sommes menacés d’expulsion par un bailleur avide d’argent qui cherche à profiter de notre faiblesse financière due à la fermeture imposée dans le contexte sanitaire actuel”, estime son directeur Frédéric Cagnache, qui a lancé une pétition et un appel à solidarité. Après une année de quasi-silence pour les lieux culturels recevant du public, bien d’autres théâtres risquent bientôt de connaître pareilles difficultés.
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Illustration : La devanture de la boulangerie Legay Choc en décembre 2019 – Rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, Paris 4°.
© Paris Lights Up
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