S’il constate une amélioration ces dernières années, le nouveau rapport de l’association Respire met en évidence la persistance de niveaux de pollution dangereusement élevés aux abords de nombreux établissements scolaires parisiens.

Établie à partir de l’analyse des données recueillies par Airparif entre 2012 et 2017, l’étude recense 682 écoles d’Île-de-France exposées à des niveaux de pollution supérieurs aux seuils réglementaires de dioxyde d’azote (NO2) en moyenne annuelle. La grande majorité d’entre elles, soit 548 établissements, sont situés sur le territoire de la capitale.

– Voir la carte réalisée par l’association Respire –

Les arrondissements de l’Est parisien sont affectés à des degrés divers. Le 10ème arrondissement est le plus touché de toute la capitale, avec seulement 45% des établissements exposés à des niveaux “corrects” de dioxyde d’azote. La situation est même jugée “critique” pour deux de ses établissements, situés aux abords de la Rue du Faubourg-Saint-Martin.

Par comparaison, les arrondissements voisins sont en moyenne plus épargnés par cette pollution. Dans le détail, le pourcentage d’établissements aux abords desquels les niveaux de dioxyde d’azote sont en dessous des seuils recommandés atteint 78% dans le 20ème arrondissement – qui compte cependant trois écoles dont l’exposition est jugée “critique”, 74% dans le 12ème, 73% dans le 11ème, et 71% dans le 19ème arrondissement.

Il faut cependant souligner que les niveaux enregistrés sont directement liés à la méthodologie utilisée, suivant des analyses effectuées sur la voirie, “les résultats dévoilés ne port[a]nt pas sur la qualité de l’air à l’intérieur des écoles mais seulement sur l’air extérieur, à la porte de l’établissement”. L’étude considère donc avant tout les axes où sont situés les écoles, certains d’entre eux formant la limite entre deux arrondissements. Sans surprise, les voies parisiennes les plus fréquentées comptent le plus grand nombre d’école dépassant les seuils recommandés.

Dans l’Est parisien, plusieurs foyers restent particulièrement préoccupants du point de vue des niveaux de dioxyde d’azote constatés :

• Alentours de la Gare de l’Est et du Faubourg Saint-Martin.
• Environs de République, notamment la Rue Turbigo et le voisinage du Canal Saint-Martin.
• Alentours de Bastille et Nation, en particulier le triangle formé par la Rue du Faubourg-Saint-Antoine, le Boulevard Diderot et la Rue de Reuilly.
• Voisinage des grands axes du nord-est parisien que sont l’Avenue Simon Bolivar, la Rue des Pyrénées et la Rue de Belleville.

L’Association préconise plusieurs solutions pour limiter les émissions, parmi lesquelles la mise en place une surveillance de la qualité de l’air à l’intérieur des établissements scolaires, l’extension et l’intensification des zones à faibles émissions (ZFE), ou encore la restriction de la circulation aux alentours des écoles.

Le rapport est cependant plus positif concernant l’évolution de la pollution enregistrée, notant une “amélioration spectaculaire” depuis 2012 :

“Malgré ce constat inquiétant, il est important de noter que la qualité de l’air s’améliore de manière globale pour les polluants qui sont mesurés. Entre 2012 et 2017, la proportion d’établissements dépassant les seuils de pollution au NO2 a été divisée par deux à Paris, passant de 66 % des écoles secondaires à 26 % d’entre elles.

En petite couronne, ce chiffre est passé de 8,4% à 2,9 % et en grande couronne de 0,7 % à 0,1 %. (Les chiffres sont similaires pour les autres catégories d’établissements). Pour les PM10, elle passe de 1 % à 0 %. Les concentrations de particules (PM10 et PM2,5) chutent dans des proportions similaires.”

La priorité donnée par la municipalité à la réduction de la pollution semble donc commencer à porter ses fruits : de toute évidence, cette thématique devrait rester au premier plan de l’agenda politique parisien à l’approche des municipales de 2020.

– Retrouvez le rapport complet de l’association Respire –