Transports : vers une nouvelle hausse du prix du passe Navigo en 2024

Après une augmentation du passe Navigo mensuel de +12% cette année, le conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités a annoncé préparer une nouvelle hausse des tarifs pour 2024 dans un vœu adopté mardi 18 juillet.

Les tarifs avaient déjà évolué en 2023, voyant le prix du passe Navigo passer de 75,20 euros à 84,10 euros, et celui du ticket de métro de 1,90 euros à 2,10 euros. Ces hausses sont jugée encore trop insuffisantes pour garantir le financement d’Île-de-France Mobilités (IdFM), d’après la majorité de ses administrateurs issue de la droite régionale. De nouvelles augmentations sont désormais plus que probables, même si le futur barème tarifaire reste à préciser.

Interrogée par BFM TV, la présidente conservatrice de la région Île-de-France et d’IdFM, Valérie Pécresse, s’est dans un premier temps montrée optimiste en envisageant des recettes de “500 millions d’euros” l’an prochain pour l’autorité en charge des transports franciliens. Concernant sa capacité à assurer qu’aucune augmentation ne sera à déplorer pour les usagers, la candidate malheureuse à la présidentielle de 2022 a simplement estimée que “le passe Navigo à 120 euros [était] en train de s’éloigner”, faisant allusion aux risques de hausses tarifaires évoqués depuis l’an dernier par son opposition de gauche. Reste à savoir quels montants pourraient atteindre les augmentations à venir.

Des hypothèses de financements au bon vouloir du gouvernement

Le bras de fer entre l’État et IdFM avait déjà agité l’actualité en décembre 2022, avec la menace évoquée par Valérie Pécresse de voir le passe Navigo franchir la barre des 90 euros, déjà au détriment du budget des usagères et usagers. L’État accordera finalement 200 millions à IdFM, permettant de ne faire monter les prix “que” jusqu’au niveau des 84,10 euros actuels. Ce simple soutien ponctuel n’a de toute évidence pas pu résoudre les insuffisances de financement de l’autorité des transports franciliens, alors même que le réseau est amené à s’agrandir avec les projets du Grand Paris Express.

Hors recettes tarifaires, IdFM peut principalement compter sur les contributions des entreprises dont les effectifs dépassent les 11 salariés, à travers le versement mobilité (VM), ainsi que sur celles des collectivités locales. Valérie Pécresse a émis le souhait de voir augmenter les contributions des entreprises, regrettant que seul le gouvernement soit à même de mettre en place une telle mesure. Une autre piste mentionnée par le conseil d’administration de l’autorité des transports repose sur une hausse significative des taxes de séjour et autres contributions versées par les hôtels et les plateformes de location touristique comme Airbnb.

Les augmentations seront vraisemblablement bien répercutées sur les portefeuilles des usagères et des usagers

Malgré les scénarios envisagés et souhaités par la présidente de la région Île-de-France, les 500 millions d’euros qui pourraient être débloqués pour IdFM ne suffiraient pas à combler la somme de 800 millions qu’elle estime aujourd’hui nécessaire afin d’assurer le redressement des comptes de l’autorité. 300 millions d’euros resteraient alors à trouver du côté des usagers et des collectivités. Des hausses des coûts des titres de transports restent donc à l’ordre du jour : si leurs montants restent à ce jour inconnus, l’État, l’exécutif parisien, et celui de la région se renvoient déjà la responsabilité d’augmentations qui seront vraisemblablement bien répercutées sur les portefeuilles des usagères et des usagers.

“Au conseil d’administration d’IdFM, le gouvernement a proposé de bloquer sa participation de financement à hauteur de 52,5%. Proposition acceptée par Valérie Pécresse. En faisant cela, elle acte une future hausse des tarifs des transports”, a réagi ce mardi le conseiller de Paris (EELV) du 11e et vice-président du conseil d’administration de l’établissement public, David Belliard. S’il a considéré comme une “première avancée” le fait que “l’État débloque 260 millions d’euros par an” pour l’autorité des transports franciliens, le conseiller de Paris (PCF) du 20e arrondissement Jacques Baudrier, également membre d’opposition du conseil d’administration d’IdFM, désapprouve les pistes de financements prévues. “Le Pass Navigo ne sera pas à 120 euros en 2024, mais une hausse jusqu’à 95 ou 100 euros est toujours envisagée. Inacceptable pour le climat, pour le pouvoir d’achat. Il faut zéro hausse. Les entreprises peuvent payer !”, a-t-il affirmé sur Twitter.

 

 


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Textes : Jérémy Torres & S.T.

 

 

Photographie d’illustration : Station de métro Jaurès, sur la ligne 2 du métro parisien – Paris 19e
© Paris Lights Up

 

 

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