De nombreuses voix s’élèvent contre la fermeture du bureau de poste de la rue Belgrand (20e)

Habitants et élus se mobilisent depuis plusieurs semaines pour empêcher la fermeture du bureau de poste de la rue Belgrand, aux abords de la place Édith Piaf (20e arrondissement). Une pétition rassemble déjà plus d’un millier de signatures.

La mobilisation s’étend depuis fin septembre suite aux révélations concernant les projets de La Poste, qui pourrait bientôt abandonner son bureau de la rue Belgrand malgré une fréquentation qui ne semble pas s’amenuiser. La situation n’est pas sans rappeler plusieurs épisodes passés, des manifestations locales ayant permis d’éviter la fermeture des locaux du boulevard Mortier en 2016, après une tentative similaire de réduction des activités du bureau de poste du quartier Saint-Blaise.

Dans une tribune publiée le 24 septembre, Michel Jallamion, adjoint (PCF) au maire du 20e en charge de l’accueil des usagers et du lien avec les services publics, expliquait que « le bail arrive à échéance, et de longs travaux étant prévus par le nouveau propriétaire, La Poste a fait le choix de quitter les lieux sans demander un droit au retour une fois les travaux achevés. La seule solution que propose La Poste, c’est la création de deux points contact commerçants ». La date de fermeture prévue par le groupe n’a pas encore été précisée.

Particulièrement engagés sur ce dossier pour « assurer un service public à la hauteur des besoins des habitants », les militants et élus communistes du 20e arrondissement ont lancé une pétition visant à empêcher la « suppression » du bureau de la rue Belgrand, et trouver des alternatives à court terme. Après avoir rassemblé plus d’un millier de signatures lors de plusieurs rassemblements sur place, la section locale du PCF a également étendu cette démarche en ligne.

Dans le cadre de cette mobilisation, un vœu « relatif au départ de La Poste du 21 rue Belgrand » porté par Michel Jallamion a été adopté à l’unanimité au cours du dernier conseil d’arrondissement. Dans le cas où un maintien de l’activité dans son local actuel ne serait pas envisageable, les élus du 20e demandent à La Poste « de rechercher activement un autre site dans le même secteur ». Ce vœu préconise par ailleurs des solutions provisoires, comme la réouverture de guichets au sein de l’agence La Poste de la place Gambetta, ou l’augmentation « significative des moyens de La Poste Mortier », dont les dysfonctionnements ont été notifiés à l’équipe municipale.

D’après le texte présenté en conseil d’arrondissement, la mairie a proposé de déplacer le bureau « sur l’emprise foncière du 158 rue de Bagnolet », à cinq minutes à pied du site actuel. Une autre solution consisterait à étudier « à moyen terme une réimplantation pérenne sur l’emprise RATP en face de l’emplacement actuel ». D’après nos informations, La Poste n’aurait pas encore donné suite à ces propositions et envisage simplement un report de ses activités sur les adresses voisines. Des justifications financières ne paraîtraient guère crédibles, les résultats en forte progression du premier semestre 2021 ayant souligné la très bonne forme du groupe postal, avec un résultat net de 525 millions d’euros.

« Nous avons trouvé un nouveau local à La Poste : elle n’a plus aucune raison de fermer le bureau », estimait l’élu (PCF) du 20e et adjoint à la maire de Paris Jacques Baudrier le 9 octobre dernier, après l’envoi d’une lettre cosignée avec sa camarade conseillère de Paris (PCF) Raphaëlle Primet au délégué régional du groupe. Les communistes de l’arrondissement organiseront un nouveau rassemblement sur place le jeudi 21 octobre prochain à partir de 18h30, en présence de leur candidat à l’élection présidentielle Fabien Roussel.

Le vœu adopté par les élus du 20e précisait en guise d’introduction que cet « arrondissement populaire de 200 000 habitants, fortement dénivelé, ne possède plus désormais que huit bureaux de poste avec guichets ». D’autres décisions récentes sont venues restreindre l’accès aux services publics dans l’est de la capitale, une situation qui pénalise en particulier les Parisiennes et les Parisiens les plus précaires ou ne maîtrisant pas les services dématérialisés, notamment les personnes âgées. Ces deux dernières années, on peut ainsi regretter la fermeture « définitive » des locaux de la CPAM de la rue de Crimée (19e) aux abords de la place des Fêtes, ou celle de l’agence SNCF du 110 rue de Belleville (20e) en 2019. Plus de deux ans plus tard, ce dernier local reste encore inoccupé.

.

Mise à jour du 15/10/2021 : La déclinaison du vœu s’opposant à la fermeture du bureau de poste de la rue Belgrand a été adoptée à l’unanimité en conseil de Paris ce vendredi 15 octobre. Une délégation d’élus parisiens sera par ailleurs reçue par la direction régionale de La Poste jeudi 28 octobre.

.

.

.

Photographie : Bureau de poste de la rue Belgrand, Paris 20e
© Paris Lights Up

.

.

Laisser un commentaire