Après un mois de grève, les équipes du Monoprix République obtiennent enfin gain de cause

Autour de 25 travailleuses et travailleurs de ce magasin du 3ème arrondissement avaient débuté une grève il y a près d’un mois, un mouvement visant à dénoncer les sanctions abusives de la direction et son refus du dialogue concernant les changements d’horaires imposés.

Après vingt-sept jours de grève et la signature d’une proposition d’accord de fin de conflit ce jeudi, les salariés du Monoprix République ont “gagné sur toutes leurs revendications”, selon un communiqué de l’union départementale parisienne de la CGT. Cette “victoire totale”, les équipes du magasin la doivent avant tout à leur solidarité et leur ténacité face aux méthodes “discutables” voire “brutales” de la nouvelle direction de cette adresse du Haut-Marais. Elles ont aussi pu compter sur la solidarité des riveraines et des riverains, avec des rassemblements sur place et “plus de 3 000 euros de dons directs sur le piquet de grève”.

Lancée le 25 juin dernier, cette mobilisation s’est construite sur un refus commun des salariés contre l’obligation d’être présents sur leur lieu de travail dès 6 heures du matin, et non 7 heures comme auparavant. D’après la CGT Commerce, cette décision unilatérale était motivée par les changements d’horaires entraînés par la crise sanitaire, avec une ouverture désormais plus matinale. C’est la pérennisation de cette mesure qui était ici remise en cause. Les travailleuses et les travailleurs du Monoprix République, dont certains sont salariés de l’enseigne depuis plus de dix ans, ont souligné que ce changement aurait été particulièrement préjudiciable pour celles et ceux qui résident le plus loin (Essonne, Val-de-Marne, Yvelines), rendant même parfois impossible une arrivée à leur poste dans les temps.

Les grévistes avaient également pointé du doigt l’attitude irrespectueuse et les “sanctions abusives” mises en place par le nouveau directeur du magasin, nommé en mars dernier. Dans le cadre de la caisse de grève lancée pour soutenir le mouvement, ce dernier était accusé de “tout mettre en œuvre pour pourrir la vie au travail” des salariés du magasin de la rue du Temple, à deux pas de la place de la République : “mépris, condescendance, allusions [aux] origines, intimidations, autoritarisme, chantage, sanctions”Dans Libération, une employée enceinte de cinq mois explique ainsi s’être vue conseiller de “venir en vélo” après avoir exprimé des difficultés liées à l’éloignement de son domicile.

Dans son communiqué annonçant le “projet d’accord [donnant] satisfaction à l’ensemble des revendications portées par les salariés” approuvé ce jeudi 22 juillet, l’union syndicale CGT du Commerce et des Services de Paris estime que “la peur a changé de camp”. Selon l’organisation, “la direction générale de Monoprix, qui avait écarté le directeur du magasin des négociations dès le premier jour de grève, s’est engagée à faire définitivement cesser les atteintes aux droits et libertés des salariés. La tentative d’imposer l’embauche à 6 heures du matin ainsi que les menaces de changements de poste ont été abandonnées. Ce directeur de magasin est aujourd’hui sous tutelle de la direction du groupe de Monoprix, la DRH ayant convenu avec la délégation des grévistes de venir vérifier dans le mois le bon respect des clauses de l’accord”.

Au-delà des abus de la direction, les équipes du Monoprix République avaient également dénoncé des situations de sous-effectifs entraînant une importante surcharge de travail. Au début du mois, un mouvement de grève national avait d’ailleurs réuni les équipes de presque un dixième des plus de 300 magasins que compte l’enseigne. Un signal fort pour mettre en lumière des sous-effectifs chroniques, dus selon la CGT au “recours abusif à l’activité partielle et au non-remplacement des absents”. D’après les informations de 20 minutes, le syndicat est aujourd’hui représenté dans près de la moitié des adresses Monoprix hexagonales. Ses représentants ont par ailleurs appelé à un nouveau rassemblement le jeudi 2 septembre prochain à Paris.

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Photographie d’illustration © Google Street View

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