Un couple de renards et ses quatre petits ont été aperçus dans le plus célèbre des cimetières parisiens, havre de verdure plus paisible que jamais en cette période de confinement.
Les clichés de renardeaux qui illustrent cet article ont été réalisés cette semaine par le conservateur du cimetière du Père Lachaise (XXème arrondissement), Benoît Gallot. Ils ont notamment été partagés par Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris responsable des espaces verts, de la nature en ville, de la biodiversité, et des affaires funéraires.
Et … Merci au conservateur du #PereLachaise d'avoir réussi à prendre ces merveilleuses photos de petits renardeaux 🙂 cc @Anne_Hidalgo pic.twitter.com/e5fS6TRlUR
— penelope komites (@PKOMITES) April 25, 2020
Dans les colonnes du Parisien, elle se réjouit de cette nouvelle bucolique : “Depuis cinq ou six ans, nous avions déjà noté la présence de renards dans nos cimetières mais cela concernait surtout ceux en banlieue comme à Thiais, Bagneux, Pantin ou Ivry. Là, au Père-Lachaise, c’est une première. D’ailleurs, la conservatrice adjointe, qui est là depuis 25 ans, n’en avait jamais vus !”
“Ils ne sont pas dérangés et cela confirme également qu’ils sont désormais capables de parcourir de grandes distances, notamment pour chasser et se nourrir. En effet, nous en avons répertorié dans le bois de Vincennes ou encore sur la Petite ceinture. Pour cette famille nouvellement installée, la situation est quasiment idyllique. Pas de voitures, pas de visites et pas de prédateurs.”
Les six renards du Père Lachaise rejoignent le foisonnant bestiaire des cimetières parisiens. Avant eux, la malinoise Cayenne a promené son énigmatique silhouette pendant près de quatre ans dans les allées du Père Lachaise. La chienne vagabonde a été accueillie en février dernier par une famille liée à l’association Giapa, spécialisée dans la protection des animaux précédemment maltraités.
En plus d’innombrables rongeurs et oiseaux, le plus grand cimetière parisien abrite une colonie de chats nourris par des résidentes et voisins passionnés. Plus surprenant, sa vaste canopée accueille depuis quelques années toute une chorale de perruches à collier. Non loin de là, les habitués du petit cimetière de Charonne (XXème arrondissement) connaissent bien les habitudes de Grisou, félin résident choyé par tout un quartier.
Si chaque nécropole de l’Est parisien compte son lot de résidents plus ou moins célèbres, le séjour des renardeaux au Père Lachaise pourrait être de courte durée. D’après les informations du Parisien, ils devraient être “capturés puis réorientés vers la Petite ceinture ou le bois de Vincennes, des lieux plus propices à leur sécurité sur le long terme”, après le “déconfinement” du 11 mai.
Mise à jour du 3 mai 2020 : Les services de la ville de Paris ont finalement annoncé qu’aucune initiative ne serait prise en vue de déplacer les renards. Les associations de défense de la biodiversité, notamment le réseau local Paris Animaux Zoopolis, s’étaient fermement opposées à cette possibilité. La famille a en tout cas un peu plus d’une semaine, si ce n’est plus, pour profiter des 44 hectares du cimetière presque sans la moindre présence humaine.
Photos d’illustration (recentrées) © DR/Benoît Gallot – Ville de Paris