Dans le 20e arrondissement, une mobilisation contre la fermeture de deux centres de santé et d’une crèche

Un rassemblement a réuni plus d’une centaine de Parisiennes et de Parisiens ce mardi soir, face à la mairie du 20e arrondissement, pour dénoncer les possibles fermetures des centres de santé Haxo et Belleville, mais aussi de la crèche Les Passerelles.

Alors que le sujet de la dégradation croissante des services publics demeure plus que jamais dans l’actualité, notamment en ce qui concerne les domaines de l’éducation et de la santé, la mobilisation du 16 janvier a donné un écho local à la lutte contre la fermeture d’établissements dédiés à l’accès aux soins et à la petite enfance. Dans un communiqué commun, la CGT et FO regrettent ainsi « la mauvaise surprise de fin d’année qu’ont appris les salariées et salariés de la Croix-Rouge française et du Groupement des Œuvres Sociales de Belleville – GOSB (sous mandat de gestion de l’association Aurore) peu avant les fêtes ».

En cause : la fin redoutée des activités du centre de santé Haxo, au 89 bis de la rue du même nom, dans le cadre d’un « projet de fermeture englob[ant] 6 centres de santé d’Île-de-France, soit près de 150 salariés engagés pour accueillir chaque année près de 40 000 patients », mais aussi la fermeture « envisagée par l’employeur » des équipes du GOSB du centre de santé Belleville du 27 rue Levert et de la crèche Les Passerelles, au 4-6 rue des Montiboeufs.

Les syndicats dénoncent un sous-financement des structures concernées

« Le centre de santé Croix-Rouge Haxo reçoit chaque année 9 000 patients, dont la moitié y a déclaré son médecin traitant. Pour le centre de santé GOSB Belleville, ce sont 13 000 patients, dont 4 000 y sont suivis par leur médecin traitant. Et 33 salariés qui vont se retrouver privés de leur emploi », regrettent d’une même voix les représentants des syndicats CGT et FO. « L’argument avancé est bien évidemment financier : ces structures seraient structurellement déficitaires ! »

Pour les syndicats, à l’origine de l’appel à la mobilisation de mardi face à la mairie du 20e en lien avec les équipes du GOSB et les parents de la crèche Les Passerelles, ces menaces de fermeture ne relèvent pourtant pas d’un « problème de modèle économique, mais bien de sous-financement pour des établissements qui pourtant ont une forte utilité au niveau de l’offre de soins du territoire, à l’heure où certains assurés n’ont même pas de médecin traitant ».

Les personnes en situation de précarité particulièrement menacées par ces risques de fermetures

Dans leur appel à la mobilisation pour « défendre notre bien commun », la CGT et FO précisent ainsi que parmi les près de 20 000 patients concernés, on retrouve « une proportion importante de personnes en situation de précarité, qui sont suivis chaque année en secteur 1 (sans dépassement d’honoraires) par ces centres de santé en médecine générale, cardiologie, dentaire, pédiatrie, dermatologie, infirmerie, radiologie, psychiatrie, ophtalmologie, gynécologie, etc. »

Concernant la crèche Les Passerelles, les délégués du personnel du GOSB ont lancé une pétition dans laquelle ils jugent que « [s]a fermeture potentielle aurait un impact dévastateur sur les familles locales qui dépendent fortement de ces services. En outre, cela mettrait en danger l’emploi d’un grand nombre d’employés locaux ». Dans ce texte ayant déjà recueilli plus de 800 signatures, ils demandent « aux autorités compétentes d’intervenir immédiatement » afin que la crèche et le centre de santé opéré par le GOSB « puissent continuer à fonctionner normalement ».

Une insuffisance chronique du nombre de places en crèche dans la capitale

Pour la CGT et FO, « l’accueil en crèche est une mission de service public dont les besoins sont bien plus importants que l’offre de places : la mairie doit développer un véritable service public de la petite enfance, garant d’un accueil de qualité pour les enfants ». D’après les informations d’Actu Paris, « il faudrait des places pour 65 % à 70 % des enfants de moins de trois ans » dans la capitale, or « seuls 57 % sont couverts actuellement ». À la rentrée 2023, la municipalité recensait « 1 138 établissements dont 454 municipaux », équivalant à « 45 183 places dont 26 389 places municipales ».

 


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Photographies : Mobilisation du 16 janvier 2024 face à la mairie du 20e arrondissement
© Paris Lights Up

 

 

 

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