Récemment installée dans l’est parisien, Delphine Pinel “dessine ce qui l’entoure et ce qui la touche”. Nous lui avons posé quelques questions, l’occasion de découvrir une sélection de ses œuvres illustrant ses quartiers favoris, de la place des Fêtes au Père Lachaise en passant par Belleville.
Paris Lights Up : Pourriez-vous décrire ce qui a guidé votre démarche artistique, notamment à travers les œuvres présentées ci-dessus ?
Delphine Pinel : Je dessine ce qui m’entoure et me touche. Essentiellement dans l’est parisien, mon quartier, le Quercy, ma région d’adoption, et parfois en Normandie. À Paris, je cherche à raconter la beauté qui peut se cacher dans des endroits généralement considérés comme “moches” : la place des Fêtes, le port d’Ivry , les voies de chemin de fer derrière les tours Duo… Il suffit parfois d’un angle de vue, d’une lumière, pour qu’une zone industrielle se transforme en décor onirique. C’est cette surprise que j’ai envie de partager.
Vous avez pour habitude d’illustrer des lieux souvent méconnus, mais qui reflètent pourtant très bien le caractère de l’urbanisme parisien. Quels aspects de ces sujets vous inspirent ?
Côté architecture, l’est parisien est incroyablement riche et varié ! J’aime dénicher les contrastes entre la nature et le bâti, entre l’ancien et le moderne. Avec une petite obsession autour des Tours Mercuriales, et une autre pour les pignons parisiens. Ces “joues” d’immeubles qu’on ne regarde pas, et sur lesquelles les pierres, les briques, et le parcours des conduits de cheminées dessinent des tableaux abstraits.
De quelle manière procédez-vous pour recréer sur le papier ces instantanés architecturaux ?
J’arpente la ville, je récolte des photos qui nourrissent ensuite mon travail. Mais j’ai parfois aussi besoin de parler de la beauté des petites choses tranquilles du quotidien, comme un bouquet qui prend la lumière près de la fenêtre…
J’utilise des techniques “légères” : l’aquarelle pour sa transparence, le crayon de couleur pour son velouté, le feutre et l’encre pour leur opacité.… mon atelier tient dans un carton.
Comment s’est construit votre apprentissage de l’illustration ?
Côté formation, j’ai fait l’université du confinement, cette école qui nous a tous incités à faire une pause pour regarder autour de nous ! C’est juste après le premier confinement que j’ai commencé à dessiner. Je “bricole” ma formation, en regardant le travail des “grands”, par exemple Andrea Serio ou Per Adolfsen, et en suivant des cours en ligne et des stages animés par des illustrateurs et des artistes que j’admire, comme Agnès Decourchelle, ou Marie Détrée et son travail au feutre.
Avec votre connaissance des quartiers et des rues de l’est parisien, auriez-vous quelques bonnes adresses à nous recommander ?
Dans mon 20e, pour changer des grands classiques – Jourdain, Ménilmontant, la Campagne à Paris – je conseille le quartier de la place de la Réunion, la rue des Vignoles avec ses restaurants et ses impasses, jusqu’au jardin Casque d’Or. Avec le café Le 20e Art et sa terrasse sous ses grands arbres. Un peu plus loin, j’aime me poser dans l’atmosphère familiale du Super Café, rue de Fontarabie. Et côté boutiques, aller voir la sélection d’objets et l’équipe de L-fabric, rue Vitruve.
Delphine Pinel
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