Débutée lundi pour une amélioration des rémunérations et primes spécifiques, la grève des conducteurs de camions-poubelles municipaux concernait la moitié des arrondissements parisiens, dont le 12e et le 20e.
“La collecte des ordures a repris normalement ce matin, les agents ayant tous repris le travail. La ville met tout en œuvre pour rattraper le retard de collecte et revenir à une situation normale”, indiquait ce vendredi matin Colombe Brossel, adjointe (PS) à la maire de Paris en charge de la propreté, au lendemain d’échanges entre le responsable de la Direction de la Propreté et de l’Eau (DPE) et les principales organisations syndicales. Après quatre jours de grève, les agents mobilisés ont obtenu gain de cause sur plusieurs de leurs revendications.
Lundi 13 juin, une grande partie des conducteurs des véhicules de collecte avait lancé un mouvement de grève “illimitée”, aussi spontanée que difficile à ignorer dans le contexte de canicule actuel. Si la moitié des arrondissements parisiens voient désormais leurs ordures traitées par des entreprises privées, les agents des services municipaux assurent encore le ramassage dans les 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e, et 20e arrondissements. La ville de Paris compte 6 900 agents au service de la propreté, dont 700 conducteurs et 5 000 éboueurs.
D’après les informations de la CGT-FTDNEEA (Filière Traitement des Déchets Nettoiement Eau Égouts Assainissement), la mobilisation a été fortement suivie, entraînant “une diminution très importante des services prévus initialement”, avec “20 services effectués sur 170” au premier jour du mouvement. Un communiqué du secrétaire général du syndicat CGT TAM-DPE (représentant des conducteurs et des adjoints techniques), Rachid Mouttaki, précise qu’après “une ultime négociation” avec le directeur de la DPE ce jeudi, “ce dernier a donné une suite favorable” à plusieurs demandes des travailleurs en grève.
Dans le cadre d’une mobilisation centrée sur les conditions de rémunération et le pouvoir d’achat face à l’inflation, le syndicat a indiqué avoir obtenu des engagements concernant une “augmentation de la prime carburant […] à 60 euros par mois pour les conducteurs et les adjoints techniques utilisant leur véhicule personnel”, une “revalorisation de la prime conduite sûre de 100 euros”, la “mise en place de la prime de 12,25 euros pour les agents de piste au volontariat, ainsi qu’une rémunération supplémentaire en cas de dépassement du temps de service”.
Rachid Mouttaki évoque également “des pourparlers pour une ouverture prochaine de discussions avec la Direction des Ressources Humaines dans le cadre de réunions bilatérales”. Ces dernières seront l’occasion d’aborder d’autres revendications des agents, portant “sur la reconnaissance des métiers de la maintenance poids lourds, ainsi que sur le volet indiciaire et les emplois fonctionnels”. Les syndicats ont par ailleurs demandé à rencontrer directement la maire de Paris.
Pour la CGT-FTDNEEA, également associée aux négociations avec la DPE, “cette victoire appartient aux seuls conducteurs et adjoints techniques de la SMM (Section des Moyens Mécanisés)”. Dans un communiqué publié ce jeudi, le syndicat estime que “d’autres batailles sont à venir, particulièrement sur l’amélioration des déroulements de carrière de toute la filière ouvrière de la DPE. La CGT-FTDNEEA appellera à la mobilisation de l’ensemble de ses agents si les négociations en cours ne suffisent pas !”
“À l’heure où le gouvernement annonce la suppression de nombreuses primes et indemnités des fonctionnaires (nouvelle bonification indiciaire, supplément familial, etc.), la CGT affirme que c’est bien par l’augmentation des salaires (traitement budgétaire) que les agents pourront se garantir un niveau de vie décent pour eux et leurs familles”, jugeait encore le syndicat ce lundi, au lancement de la mobilisation.
Photographie d’illustration (recadrée et floutée) : Véhicule de collecte des poubelles – Ville de Paris