Quinze ans après, une journée de commémorations ce dimanche pour Ilan Halimi

Après son enlèvement et sa torture pendant trois semaines pour des motifs antisémites, Ilan Halimi perd la vie le 13 février 2006, à l’âge de 23 ans. Quinze ans après son assassinat, des commémorations sont prévues ce dimanche au jardin qui porte aujourd’hui son nom, dans le 12ème arrondissement.

À l’appel d’un grand nombre d’organisations et d’associations, le rassemblement est prévu ce 14 février à partir de 14h au jardin Ilan Halimi, accessible depuis le 54 rue de Fécamp. Le meurtre de cet enfant du 12ème était motivé par les stéréotypes et la haine antisémite de ses auteurs : jugeant qu’un Juif était nécessairement riche, sa vingtaine de ravisseurs avaient ainsi demandé une rançon pour sa libération. Ilan Halimi travaillait dans une boutique de téléphonie du boulevard Voltaire, dans le 11ème arrondissement voisin : son salaire était d’environ 1 200 € par mois. D’après ses organisateurs, cet hommage en mémoire du jeune homme sera également dédié aux luttes contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme.

En France, depuis 2006, onze femmes, hommes et enfants ont été assassinés parce que Juives et Juifs. Six ans après l’assassinat d’Ilan Halimi, trois enfants de 3, 6, et 8 ans, ainsi que leur professeur, sont tués au cours des attentats de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse. Lors des attentats de janvier 2015, la haine antisémite fait quatre nouvelles victimes au magasin Hyper Casher de la porte de Vincennes, à la limite des 12ème et 20ème arrondissements. En 2017 et en 2018, les meurtres de Sarah Halimi et de Mireille Knoll, qui vivaient toutes deux dans le 11ème, ont également été motivés par l’antisémitisme de leurs auteurs.

L’année 2020 a été marquée par une progression des discours racistes et antisémites, particulièrement en ligne et sur les réseaux sociaux. Dans le cadre de la crise sanitaire, des thèses conspirationnistes similaires à celles qui ont ensanglanté les siècles précédents n’ont pas manqué d’accuser les Juives et les Juifs de complots. De telles accusations antisémites étaient déjà largement documentées dès le XIIème siècle. Cette haine et sa normalisation ont engendré nombre de tragédies de l’histoire, culminant avec la violence meurtrière des pogroms puis l’assassinat systématique de près de 6 millions de femmes, d’hommes et d’enfants juifs par les nazis au cours de la seconde guerre mondiale.

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Photographie d’illustration (recadrée) : Jardin Ilan Halimi, Paris 12° © Wikimedia Commons

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