À partir de septembre 2019, certaines lignes du métro parisien fonctionneront en nocturne un samedi par mois à titre expérimental. Suite à cette annonce, des voix s’élèvent pour réclamer l’élargissement du périmètre de cette initiative, jugée louable mais encore trop insuffisante.
La présidente de la Région Île-de-France et de l’autorité organisatrice des transports IDFM, Valérie Pécresse, vient d’en faire l’annonce : longtemps considérée malvenue par les autorités régionales responsables de cette compétence, l’expérimentation du métro nocturne aura finalement lieu dès cet automne.
Elle restera cependant limitée. Tout d’abord dans le temps, avec seulement sept dates annoncées – six de plus qu’auparavant, la nuit du Nouvel An étant déjà concernée depuis une dizaine d’années. En plus du dernier jour de l’année, Parisiennes et Parisiens auront ainsi l’occasion de se déplacer toute la nuit en transports en commun les samedis 14 septembre, 12 octobre, et 9 novembre 2019, et les samedis 11 janvier, 8 février et 7 mars 2020.
Cette mise en service nocturne ne concernera pas l’ensemble du réseau. Dans le cadre de cette expérimentation, six lignes de métro (1, 2, 5, 6, 9, 14) et trois lignes de tram (2, 3a, 3b) verront une partie de leurs stations – 75 au total – ouvertes toute la nuit. L’offre de Noctilien sera également renforcée à ces dates afin de répondre au surplus de voyageurs.

Reste que pour une capitale de cette taille, et au cœur d’une région aussi dense que l’Île-de-France, cette expérimentation semble une bien timide tentative au vu des réalités de la nuit parisienne. Au-delà de la vie nocturne et de ses nombreuses difficultés mises en avant depuis 2009 avec l’initiative “Paris : quand la nuit meurt en silence”, des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs de nuit franciliens apprécieraient également d’être mieux considérés par les politiques du transport.
La capitale française commence à accuser un certain retard sur ses voisines. À Berlin ou Londres, ou même Stockholm et Vienne, certaines lignes opèrent sans discontinuer les vendredis et samedis. Le métro automatique de Copenhague fonctionne toutes les nuits. Certes plus lointains, les transports en commun de New York, Chicago ou Melbourne sont quant à eux ouverts 24 heures sur 24 tout au long de la semaine.
Il n’est guère étonnant de voir la maire de Paris Anne Hidalgo soutenir la tribune cosignée par son adjoint Frédéric Hocquard, “Paris mérite des transports 24 heures sur 24”. Lors de la dernière campagne municipale à Paris, la thématique d’une politique plus ambitieuse pour les transports de nuit avait déjà semblé faire l’unanimité auprès des candidats, et il y a fort à parier que ce soit encore le cas avec la nouvelle échéance de 2020.
Promesses de campagne mises à part, les premiers signes d’ouverture de l’exécutif régional laissent malgré tout entrevoir quelques signaux positifs pour la nuit parisienne et ceux qui la font vivre. Ouverture nocturne le week-end, horaires plus tardifs durant la période estivale, mise en service continue des lignes automatiques : à condition de renforcer en parallèle les priorités du moment (accessibilité, sécurité, etc.), les pistes sont nombreuses pour améliorer le quotidien des noctambules et de celles et ceux qui travaillent encore une fois la nuit tombée.